Cela a été un vote sans surprise mais très symbolique : le conseil d'administration de Pôle emploi vient en effet d'étendre à tous les demandeurs d'emplois des mesures de contrôle. Tous les membres du Conseil d'administration de l'organisme ont en effet approuvé cette disposition, à l'exception des syndicats Force ouvrière et CGT qui se sont abstenus.
Concrètement, à partir d'août, Pôle Emploi va déployer 200 agents chargés à temps plein de vérifier par questionnaire ou par téléphone la réalité de la recherche d'emploi de toute personne inscrite à Pôle emploi. En cas de doute, cette personne pourra alors être radiée et perdre ses indemnisations. Tous les demandeurs d'emploi seront susceptibles d'être contrôlés, de manière «ciblée», «aléatoire» ou après «un signalement».
Jusqu'alors ces contrôles n'avaient été expérimentés que dans trois régions, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Franche-Comté et Poitou-Charentes en 2013 et 2014.
Pourtant, le contrôle des chômeurs existait déjà en France, mais était jusqu'à présent réalisé par les conseillers en charge de l'accompagnement et dans les faits très peu appliqué.
Certains syndicats du personnel de pôle emploi s'inquiètent que cette mesure n'aboutisse qu'à renforcer la surveillance sur les demandeurs d'emploi au détriment de leur mission d'accompagnement à un retour dans la vie active.
Plus encore, ils craignent que des objectifs chiffrés de radiation ne soient exigés des agents de Pôle emploi. Cependant, l'agence a assuré que ce dispositif «n'est et ne sera assorti d'aucun objectif en termes de nombre de contrôles ou en nombre de radiations».
Les associations de chômeurs estiment que cette mesure de contrôle ne sera au final qu'un moyen de faire baisser de façon artificielle la courbe du chômage. L'association AC! a ainsi indiqué par un communiqué que «le gouvernement Hollande a choisi, sous l’égide de son ministre du travail, de lutter contre les citoyens privés d’emploi et non contre le chômage. Cela signe l’aveu de l’échec de sa politique de l’emploi».
En 2014, d'autres mesures de contrôle avaient permis à l'agence de récupérer 100 millions d'euros de sommes indûment versées à certains demandeurs d'emploi.
Cette nouvelle mesure de contrôle intervient alors que le chiffre du chômage s'élève officiellement à 5,6 millions d'inscrits à Pôle Emploi.