France

Manuel Valls attaqué pour son revirement sur l’interdiction du financement étranger des mosquées

Plusieurs hommes politiques s’en sont vivement pris au Premier ministre français après que celui-ci a annoncé être «favorable» à l’interdiction du financement étranger des mosquées, qu’il avait pourtant rejeté dix jours plus tôt à l’Assemblée.

Alors que Manuel Valls s’est dit «favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l’étranger pour la construction des mosquées», dans un entretien au journal Le Monde publié le 29 juillet, l’élu les Républicains Eric Ciotti a dénoncé son «hypocrisie» dans un tweet incendiaire, rappelant, vidéo à l’appui, que le Premier ministre avait refusé son amendement en ce sens il y a 10 jours.

Sur les images, on entend en effet ce dernier répondre par la négative alors qu’Eric Ciotti propose un amendement pour «interdire le financement de lieux de cultes par une puissance étrangère».

Le député faisait référence à l'inauguration de la mosquée En Nour début juillet à Nice, dont le projet avait débuté en 2003 lorsque le futur ministre des cultes d’Arabie saoudite avait acquis le bâtiment.

Le président de la région Paca Christian Estrosi a lui aussi abondé dans ce sens, déclarant : «Suite à la déclaration dans Le Monde de Manuel Valls [...], je ne peux que déplorer qu'il y a seulement moins d'un mois, le gouvernement a autorisé l’ouverture de la mosquée En-Nour, financée par l'Arabie saoudite en se substituant au pouvoir du Maire.»

Du côté du Front national, on est pas non plus réellement convaincu par la récente sortie de Manuel Valls. «Interdiction temporaire du financement étranger des mosquées ? On le demande depuis des années et des années» a indiqué le vice-président du parti frontiste Florian Philippot, sur la radio Europe 1, déplorant que le Premier ministre n’agisse que maintenant.

La sénateur de l’Orne Nathalie Goulet a elle estimé que la mesure n’était pas suffisante. Sur Twitter, elle a ainsi expliqué que sans le financement étranger, il n’y aurait «pas de culte musulman en France», jugeant qu’il faut dès lors «la transparence mais pas l’interdiction.»

«Plus de financement étranger des mosquées mais des milliards de ventes d’armes, je cherche la logique», a-t-elle ensuite remarqué, ironique.

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