France

L'anonymat des terroristes dans les médias, une fausse bonne idée ?

Plusieurs radios, journaux et chaînes de télévisons ont annoncé leur volonté de ne plus communiquer l'identité et le nom des auteurs d'attentat en France. Une mesure destinée à éviter les amalgames et la «starification» des djihadistes.

Le débat existait depuis plusieurs semaines : faut-il préserver l'anonymat des terroristes dans les médias après l’exécution de leurs actes ? Plusieurs personnalités publiques s'étaient engagées dans ce sens, et une pétition adressée au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a déjà rassemblée plus de 75 000 signatures. Les partisans de cette nouvelle mesure la justifient par la nécessité de ne pas motiver les terroristes dans leur souhait de mourir en martyr en leur accordant une notoriété post mortem. De plus, cet anonymat pourrait limiter à l'avenir les amalgames et les raccourcis racistes consistant à assimiler musulman à terroriste. 

Pour l'instant, plusieurs médias ont fait ce choix éditorial. La radio Europe 1 a décidé de ne plus donner le nom des auteurs des tueries à l'antenne. La chaîne de télévision BFMTV et le journal le Monde ont décidé de ne plus diffuser les photographies des terroristes.  Le journal La Croix ne donnera plus que le prénom et l'initiale du nom de famille.

Une mesure réclamée par plusieurs personnalités politiques ou médiatiques, comme le vice-président de la région Ile-de-France Geoffroy Didier ou Bernard-Henri Lévy. 

Pourtant, bon nombre de spécialiste du terrorisme djihadiste et de l'islamisme comme les journalistes David Thomson et Romain Caillet sont plutôt critiques à l'égard de cette nouvelle pratique des médias. 

Une mesure saluée par certains... mais décriée par d'autres

Sur internet, les réactions ne se sont pas fait attendre, et certain félicitent ces médias pour cette nouvelle politique éditoriale face au terrorisme. 

Mais sur les réseaux sociaux, la plupart des internautes sont plutôt dubitatifs voire cyniques quant à l'efficacité supposée de cette mesure. Elle risquerait même d'être contre-productive.