France

2628 migrants évacués du plus important campement sauvage de Paris

Un campement de plus d'un millier de migrants, qui s'était récemment reconstitué dans le nord de Paris, a été évacué dans la plus grosse opération de ce type depuis le début de la crise migratoire.

Entre 1 200 et 1 400 personnes, majoritairement des hommes érythréens, somaliens ou afghans, avaient été recensées ces derniers jours dans ce campement situé entre les stations de métro Jaurès et Colonel Fabien, à cheval sur les Xe et XIXe arrondissements.

L'évacuation a commencé vers 6h30, selon une journaliste de l'AFP qui se trouvait sur place. Des centaines de personnes, quasi exclusivement des hommes, étaient massées sous le métro aérien, attendant de pouvoir monter dans des bus qui doivent les conduire vers des centres d'hébergement.

Pour cette opération – la 26e du genre en un an –, 1 500 places d'hébergement sont mobilisées, dont environ 800 en gymnase.

La foule s'était installée progressivement sur le terre-plein central, envahi par des centaines de tentes et de matelas, au milieu de détritus et de flaques d'urine.

Une centaine de personnes vulnérables (femmes isolées, enfants, familles) ont été prises en charge en premier.

La journaliste de l'AFP présente sur place a fait mention de l'utilisation de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre pour contenir le mouvement de foule des migrants se pressant en nombre vers les bus.

Pierre Henry, directeur de France Terre d'asile, confie son «sentiment d'épuisement» : «On a tous le même regard sur le problème: il faut dans toutes les capitales régionales des centres pour accueillir et orienter les migrants, pour arrêter d'attirer les gens à Paris et à Calais. Si ce n'est pas fait, c'est que la décision politique n'est pas prise.»

L'opération est menée en présence du préfet de région Jean Francois Carenco, de la préfète de Paris Sophie Broca, de représentants de la mairie de Paris, d'associations (Emmaus, France Terre d'asile) et de l'Ofii (Office francais de l'immigration et de l'intégration).

La veille, le 21 juillet, plusieurs centaines de migrants, accompagnés par leurs soutiens, ont défilé à Paris à l'appel du collectif La Chapelle Debout en se dirigeant vers le ministère de l'Intérieur, afin de dénoncer les conditions d’accueil offertes par la France.

Le 13 juillet, une manifestation semblable avait été organisée dans le même quartier afin de dénoncer le «racisme institutionnel en France».

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