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Israël : Tsahal met un général en accusation pour viol

Cette affaire, sordide, dure depuis cinq mois. Après que trois personnes ont dénoncé des viols et 13 autres des agressions sexuelles, l'armée israélienne a décidé de prendre les devants et de porter plainte contre le général Ofek Bouchris.

Les faits se sont déroulés entre juillet 2012 et janvier 2013. Selon l'acte d'accusation, le général Ofek Bouchris, à la carrière prestigieuse, aurait abusé de son autorité pour s'octroyer les faveurs sexeulles de plusieurs consœurs de régiment, qui l'accusent de viol, sodomie, harcèlement sexuel, et décrivent une véritable «exploitation sexuelle».  

Si Ofek Bouchris, soutenu par sa femme, s'est toujours défendu et nie en bloc ses accusations, le corps d'élite de Tsahal en ressort fortement éclaboussé. 

Touché par une balle et grièvement blessé lors d’une opération en Cisjordanie en 2002, le général Bouchris représente en effet l'élite militaire de l'Etat hébreu. 

Ces accusations risquent, au moins temporairement, de perturber son avancement alors qu'il devait prochainement être promu à la tête de la division des opérations de l’armée. Cette position est en outre généralement considérée comme un tremplin vers un poste plus élevé, car le général qui occupe ce poste gère les missions les plus importantes de l’armée et travaille en étroite collaboration avec le chef d’état-major.

Ce ne serait pas la première fois que la promotion d’un candidat déraille en raison d’allégations d’abus et de harcèlement sexuels.

En 1999, la Haute-Cour de justice a bloqué la promotion du général Nir Galili au poste de major-général, à la tête d’un corps de l’armée israélienne, en raison d’une relation qu'il avait eue avec une subalterne trois ans auparavant rapporte le Times of Israel.

Ancien ministre, le général Yitzhak Mordechai a également été reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement trois femmes en 2001 et a été contraint de renoncer à sa carrière politique. L’une de ses victimes était une ancienne soldate, qui servait dans son bureau alors qu'il était chef du Commandement du Nord de l’armée, en 1992.

Toutefois, si Ofek Bouchris est reconnu coupable, sa condamnation serait le cas d’agression sexuelle dans l’armée israélienne le plus spectaculaire et le plus choquant, qu'il s'agisse des accusations portées contre lui comme du caractère soudain avec lequel ces allégations auraient fait dérailler une illustre carrière.