France

Daesh : un rapport parlementaire préconise de restreindre la liberté d'expression sur internet

Le mission parlementaire présidée par le député de droite Jean-Frédéric Poisson dénonce la passivité des réseaux sociaux et des fournisseurs d'accès à internet et les appelle à se donner plus de moyens pour lutter contre les discours extrémistes.

Dans leurs préconisations pour mieux lutter non seulement contre le terrorisme mais aussi, de façon plus vague, contre les discours extrêmes, les députés de la mission parlementaire n'hésitent pas à mettre en balance la liberté d'expression et le droit à l'information :

«Les réseaux sociaux interprètent de manière extensive la liberté d'expression ou le droit à l'information», juge le rapport publié le 20 juillet. Le rapport parlementaire déplore des «moyens humains consacrés aux repérages de contenu illicites très faibles», mentionnant notamment le réseau social Twitter qui affecte une centaine de personnes pour l'ensemble de la planète à la surveillance des contenus.

Après six mois d'enquête, notamment aux Etats-Unis, en Arabie saoudite et en Turquie, les députés de la mission parlementaire ont appelé les acteurs d'internet, fournisseurs d'accès comme réseaux sociaux, à se doter d'outils performants pour lutter contre la prolifération des discours extrémistes, dénonçant une «attitude passive qui consiste à simplement retirer les contenus signalés par les internautes ou les autorités».

La propagande de Daesh – très professionnelle et organisée – s'appuie sur sept branches médiatiques spécialisées, couvrant tous les supports possibles, visuels, écrits et audio, et traduits en onze langues, avec, notamment, hors internet, la publication papier Dar al-Islam.

Malgré ces recommandations, le rapport concède que «la plus grande force de l'organisation djihadiste est sa capacité d'attraction».

Alexandre Keller

En savoir plus : 125 000 comptes Twitter à «contenus terroristes» suspendus