France

La France battue en finale de l'Euro 2016, «la déception est immense»

Une énorme désillusion: la France a échoué sur la dernière marche en étant battue en finale de "son" Euro par le Portugal (1-0), enfin titré malgré les larmes et la sortie sur blessure de sa superstar Cristiano Ronaldo au Stade de France.

Tout un pays s'était mis à espérer un 3e couronnement continental après ceux de 1984 et de 2000 et n'imaginait pas pareille issue cruelle, trois jours après un exploit face aux champions du monde allemands.

«La déception est là, et elle est immense», a avoué l'entraîneur de l'équipe de France Didier Deschamps. «Cela aurait été magnifique d'offrir à tout ce public ce trophée, chez nous à domicile. Mais ce n'est pas le cas finalement», a ajouté le sélectionneur, lui-même passé tout près de réussir l'exploit d'être le premier à avoir joué et remporté un Euro (2000) avant de le gagner à nouveau comme sélectionneur.

Pour le Portugal c'est une victoire historique: alors qu'il n'avait pas remporté de match contre l'équipe de France depuis 1975 ni décroché le moindre sacre international, la Seleçao a vaincu les Bleus, dimanche 10 juillet, au Stade de France, lors de la finale de l'Euro 2016.

Malgré la sortie de leur attaquant star Cristiano Ronaldo à la 25e minute, blessé au genou dans un choc avec Dimitri Payet, les Portugais sont parvenus à repousser tous les assauts des Français. Maintenant le score à 0-0 durant les deux mi-temps, la sélection portugaise a finalement trouvé la voie des filets durant les prolongations (but d'Elder).

Les hommes de Didier Deschamps seront néanmoins parvenus à susciter lors de la compétition un engouement national proche de celui du Mondial 1998, terrassant notamment l'Allemagne en demi-finale.

Les politiques saluent le parcours des Bleus et le Portugal

La victoire des Bleus face à l’Allemagne avait suscité une certaine euphorie chez les politiques français, la défaite face au Portugal, elle, demande d'être beau joueur et de partir la tête haute. 

De manière générale, c’est le respect et la sobriété, teintés d’une bien naturelle pointe de déception, qui ont régné dans les réactions des politiques. 

Si François Hollande n’a pas réagi, l’éxecutif s’est exprimé à travers la voix de Manuel Valls, qui, préférant ne pas mentionner la défaite et se concentrer sur le parcours de l'équipe nationale, a estimé que les Bleus avaient «redonné des couleurs à la France».

Nombreux sont ceux qui ont eu des réactions très proches, à l’instar de Nicolas Sarkozy et de la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, qui ont  remercié l’équipe de France pour son championnat et salué, bons joueurs, la victoire portugaise au passage.

Certains, s’ils se sont fendu d’un sincère «Bravo» destiné au Portugal, se sont aussi fait plus sentimentaux. En témoigne ce message de Patrick Kanner : «C'est dur, tellement dur... Après un tel parcours... Merci les bleus, vous nous avez tant fait rêver». Jean-Christophe Cambadélis était manifestement aussi sous le coup de l’émotion, décidant de se faire plus lyrique.

Alain Juppé, fidèle à lui-même, est resté sobre, parlant de déception mais évoquant son bonheur d’avoir vu le match dans la fan-zone avec les jeunes.

De l’autre côté du prisme politique, Jean-Luc Mélenchon, n'a pas, pour l'heure, commenté le résultat de cette finale, s'étant borné à estimer pouvoir enfin passer une soirée agréable puisque l’Allemagne d’Angela Merkel n’était plus de la partie : «Ce soir, c'est juste du foot. Rien à voir avec France-Allemagne. Bonne soirée !»

On remarquera, enfin, la réaction de Cécile Duflot sur son compte Twitter. La candidate à la présidentielle de 2017 a vivement espéré que le match ne s’achève pas sur une session de tirs au but, avant de prier pour un rebond français dans les dernières minutes. Ses tweets de la soirée s’arrêtent de toute évidence juste après le but portugais. On espère qu’elle aura évité la syncope. 

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