France

Violences et gaz lacrymogènes, cocktail de bienvenue à Haïti pour François Hollande

A l’occasion de la venue de François Hollande à Haïti, la population locale a organisé d’importantes manifestations à Port-au-Prince pour réclamer à la France la restitution de la dette de l’Indépendance réclamée par l’Hexagone en 1825.

L’action qui s’est déroulée sous haute surveillance policière s’est achevée par des heurts entre les protestataires et les policiers, qui ont employé des gaz lacrymogènes après que les manifestants ont commencé à incendier des objets dans les rues.

Les habitants d’Haïti, l’un des pays les plus pauvres du monde, insistent sur le fait que la France doit rembourser au gouvernement de l’île la réparation de 150 millions de francs or que Paris avait exigée en 1825 pour des destructions de propriété au cours d’une rébellion d’esclaves à la fin du XVIIIème siècle alors que ces derniers luttaient pour l’indépendance de leur pays et leur liberté personnelle.

La question de la restitution de la dette qui empoisonne les relations entre Paris et son ancienne colonie a resurgi après une déclaration inconsidérée de François Hollande dimanche en Guadeloupe. En se prononçant depuis la tribune contre l’esclavage lors de l'inauguration du Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre, le chef d’Etat a lancé qu’il «acquitterait […] la dette» de la France envers Haïti. Une formule qui a provoqué la perplexité de la presse internationale. Et même si François Hollande a précisé par la suite qu’il s’agissait de la «dette morale», cette phrase a suffi pour rouvrir le débat sur cette question.

François Hollande a néanmoins assuré que Paris entendait soutenir le développement d’Haïti, en renforçant, entre autres, la coopération avec ce pays dans le domaine de l’éducation. Selon le locataire de l’Elysée, le montant des investissements français dans la région se chiffrera à quelques 130 millions d’euros.