France

Prothèses mammaires et cancer : l'Agence du médicament tire la sonnette d’alarme

Les prothèses mammaires sont à nouveau au cœur du scandale. L’Agence du médicament française a établi un nouveau lien entre ce type de chirurgie et le cancer. Les fabricants ont un un an pour prouver que leurs produits sont sans danger.

Douze mois pour rassurer ou mettre la clé sous la porte. C’est en somme le défi que les autorités françaises ont donné aux fabricants de prothèses mammaires. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé avoir décelé 29 nouveaux cas de lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAGC) chez les femmes portants ce genre de prothèses. 

Les lymphomes LAGC sont une forme très rare de cancer qui les toucherait particulièrement. La marque Allergan est dans le viseur. «Les implants texturés de la marque Allergan sont actuellement surreprésentés» parmi ces cas. «Cette surreprésentation numérique est également constatée dans les cas de LAGC-AIM rapportés dans le monde», a déclaré mercredi l’organisme sanitaire. Ce type de cancer est d’autant plus dangereux qu’il se développe très vite. Soignable par chimiothérapie, il peut s’avérer mortel.

Nécessité d’informer

Dès le début 2015, des experts avaient conclu que le lien entre les cas de lymphomes LAGC et les prothèses mammaires était établi. Selon l’Institut national du cancer, les femmes qui ont recours aux augmentations mammaires se doivent d’être suivies régulièrement, même en l’absence de symptômes.

«Il faut consulter en cas d'épanchement abondant, d'augmentation de volume, de douleur, d'inflammation, de masse, d'ulcération au niveau du sein» ainsi qu'en cas de «toute autre anomalie évoquant une complication liée à l'implant», selon l’Agence du médicament. Les fabricants sont dans le viseur des autorités. L’organisme regrette «qu'aucun des fabricants n'ait apporté la preuve de la biocompatibilité de ses implants mammaires à surface texturée». La documentation technique serait par ailleurs «insuffisante». Pour ces raisons, les fabricants ont douze mois pour rattraper leur retard.

Début octobre 2015, l’Agence du médicament avait recensé 22 cas de lymphomes LAGC. Dans la période allant de 2001 à juillet 2015, deux femmes sont décédées des suites de leur cancer. Depuis, aucun nouveau décès n’a été enregistré.