France

Crise des migrants à Paris : maintenant qu'ils ont traversé la Méditerranée, qu'est-ce qu'on fait ?

Les noyades de migrants en Méditerranée ont remis l'aspect humanitaire au centre des débats sur les migrations. Mais pendant que les parlementaires français et européens débattent, des milliers de réfugiés attendent dans leurs campements de fortune.

Federica Mogherini s’est voulue rassurante en s’exprimant devant le Conseil de sécurité de l’ONU au sujet des questions migratoires en Europe. «L’Union européenne est enfin prête à prendre ses responsabilités», a-t-elle affirmé. Les intentions sont nobles : «sauver des vies, accueillir les réfugiés, répondre aux causes profondes du phénomènes, démanteler les réseaux criminels».

Au gouvernement français, Bernard Cazeneuve est content de ses chiffres. L’augmentation de 13% du nombres de reconduites à la frontière des déboutés du droit d’asile est pour lui une performance qui vaut le coup d’être mentionnée. A propos des reconduites à la frontière en général, le ministre donne dans les belles formulations : «nous sommes dans une démarche où nous avons à la fois plus d’humanité et plus de fermeté dans l’application des règles».

Pendant ce temps, face à la crise des migrants que connaît Paris, les autorités françaises laissent le soin aux organisations de bienfaisance de prendre en charge la vie de ces gens qui ont fui la guerre et la misère en quête d’un meilleur avenir. Les habitants des environs de la Porte de la Chapelle, au Nord de Paris, se plaignent de l’apparition de camps des migrants où plus de 500 réfugiés, venant pour la plupart de pays africains, se sont installés depuis quelques mois.

En savoir plus : Fauchés et affamés, les réfugiés de la Chapelle attendent un miracle pour quitter Paris

L’instituteur et activiste français Jean-Baptiste Reddé estime que l’inaction du gouvernement français par rapports à ces migrants qui vient dans des conditions horribles, représente une vraie trahison des valeurs profondes du pays. «La France qui, normalement, est la pays des droits de l’homme, trahit ses valeurs de pays d’accueil, de liberté, d’égalité, de fraternité», a-t-il souligné dans une interview à RT France en ajoutant que l’aide humanitaire ou bien matériel est nécessaire, une fois qu’ils viennent en France.

Qualifiant la crise migratoire actuelle de catastrophique, Reddé a imputé à la communauté internationale l’échec à combattre efficacement le terrorisme que fuient ces migrants dans leur pays. «Il faut vraiment, dans la Corne de l’Afrique et dans tous les pays où il y a des conflits, que les forces internationales et les gouvernements se mettent autour d’une table et décident d’actions concrètes pour aider ces pays à combattre leur terrorisme chez eux», a-t-il expliqué.