Le président français François Hollande a atterri à La Havane dimanche soir à 22h50, heure locale, pour une visite officielle. Dans le cadre de son séjour sur l’île, le président rencontrera son homologue cubain, le président des Conseils d’Etat et des ministres par intérim Raul Castro.
D’après l’agence, le président ne passera qu’une journée dans la capitale cubaine. Avant François Hollande, aucun président français, en 100 ans, n’avait été reçu officiellement à la Havane. Côté français, aucune rencontre officielle n’est envisagée avec des opposants au régime castriste.
«On n’est pas là pour donner des leçons», a confié à France 3 un conseiller de l’Elysée concernant la question des droits de l’homme. La levée de l’embargo américain et l’entrée consécutive de la France sur le marché cubain devraient être au centre des discussions dans le cadre d'une visite avant tout économique. Le président, de passage aux Antilles françaises avant sa visite, avait désigné Cuba dans une intervention à Saint-Martin comme une «île qui sera ouverte au monde, et avec laquelle vous [Français des Antilles] aurez des échanges».
«J’arrive ici, à Cuba, avec beaucoup d’émotion car c’est la première fois qu’un président de la République vient à Cuba. C’est aussi un symbole d’être le premier chef d’Etat occidental à participer à l’ouverture de Cuba et accompagner Cuba dans cette mutation», a affirmé le président français.
Au cours d’une intervention à l’Université de la Havane dans le cadre de sa visite à Cuba, François Hollande s’est prononcé pour la levée du blocus économique américain du pays insulaire. Comme l’a souligné le président de la République, la levée de l’embargo américain est nécessaire pour qu’il n’y ait plus d’obstacle au commerce avec les pays étrangers. La France fera son possible «pour que ces mesures qui ont tant nui au développement de Cuba puissent enfin être annulées, supprimées», a-t-il promis.
Au cours des 50 dernières années, les relations diplomatiques entre l’Occident et Cuba étaient inexistantes, la révolution socialiste de 1959 ayant fait de l’Etat insulaire un ennemi idéologique des Etats-Unis et une menace pour leur sécurité nationale au regard de la doctrine de l’endiguement prévalant à Washington pendant la Guerre froide.
Cependant, en mars dernier, trois mois après les propos d’Obama amorçant le dégel des relations entre les deux pays en décembre 2014, la représentante de l’Union européenne Frederica Mogherini s’était rendue à la Havane en visite officielle, rompant un long silence entre l’Europe et la nation caribéenne.
Un tête-à-tête historique Obama-Castro a eu lieu le 11 avril, à la suite duquel le président américain avait assuré que «la guerre froide est terminée, Cuba n’est plus une menace pour les Etats-Unis». Après la rencontre entre les deux dirigeants, Obama avait salué un «tournant pour les Amériques» et un «évènement historique». Une «nouvelle ère» entre La Havane et Washington qui englobe maintenant d’autres puissances occidentales.