«Les organisateurs viennent d'en être avisés», a indiqué à l'AFP la préfecture de police. Une demande officielle a été faite jeudi soir de la part de sept organisations syndicales, a déclaré plus tôt Pascal Joly, secrétaire général de l'Urif-CGT, ajoutant «avoir pris la précaution de faire un parcours court».
L'exécutif a menacé d'interdire les prochaines manifestations, prévues le 23 et le 28 juin, au lendemain des violences et dégradations qui avaient émaillé le défilé parisien du 14 juin entre la place d'Italie et les Invalides. François Hollande a averti qu'il n'y aurait plus d'autorisation de manifester si la préservation des «biens et des personnes» ne pouvait être «garantie». Dimanche, le Premier ministre Manuel Valls a de nouveau estimé que «les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements» compte tenu du contexte actuel de tensions.
Ces menaces ont provoqué un tollé chez les syndicats.
«Nous avons pris la précaution de faire un parcours court permettant d'assurer la plus grande sécurité possible. On a tenu compte des conditions de sécurité, on a essayé d'éviter les grands magasins, etc», a expliqué Pascal Joly. «Nous aurons notre service d'ordre habituel. Nous allons essayer de réaliser les meilleures conditions de sécurité pour la manifestation», a affirmé le responsable cégétiste.
La CFDT, favorable au texte, soutien le droit de manifester contre
Interdire les cortèges, «je pense que ce n'est pas du tout souhaitable, pour deux raisons», a déclaré Laurent Berger, numéro un de la CFDT, dans une interview diffusée sur le site internet du quotidien Les Echos.
«La première, qui est la raison de fond, qui tient à ma conviction, c'est qu'il faut donner la possibilité à chacun de manifester dans de bonnes conditions, à condition évidemment qu'en termes de sécurité, ce soit tenable», a-t-il poursuivi. «La deuxième raison», a-t-il ajouté, «c'est que je n'ai pas tellement envie qu'on victimise la CGT».
Contrairement à la CGT et Force ouvrière, qui enchaînent les journées de mobilisation pour réclamer le retrait du projet de loi travail, la CFDT affiche son soutien au texte. Selon lui, la CGT n'était jusque-là «pas rentrée dans la discussion». «Maintenant, ils veulent y rentrer, parce que je pense qu'ils ont compris qu'ils ne pouvaient pas avoir le retrait», a-t-il analysé.