«Cet agent de sécurité qui a fait la prière a fait l'objet d'un contrôle d'identité par la police nationale à la demande de la ville au moment de la commission des faits. Après son contrôle d'identité, la police nationale a décidé de le laisser en place dans la fan zone, et n'a engagé aucune poursuite, jugeant que cet événement ne constituait pas un motif d'exclusion de la fan zone. [...] C'est la police municipale qui a décidé de le mettre en dehors de la fan zone, contrairement [à la décision de] la police nationale», a-il expliqué Christian Estrosi.
Il a ajouté: «Si l'on suit le raisonnement de la préfecture, ce contrôle d'identité ne justifiait pas qu'il soit mis en dehors de la fan zone, mais le contrôle des fichiers opéré depuis, et qui aura pris plus de 48 heures, le justifie. Ce raisonnement est inquiétant». Christian Estrosi reproche cette fois à la préfecture d'avoir été lente à contrôler ses fichiers après avoir pourtant critiqué initialement «le comportement de cette personne» qui a fait la prière.
Christian Estrosi : «Je n'ai pas dit qu'il était fiché S»
«Je n'ai pas dit qu'il était fiché S, mais l'Etat n'a toujours pas répondu sur le fait de savoir s'il appartient à une mouvance radicale», a-t-il déclaré. Il a également affirmé avoir découvert «que l'Etat a, par la lenteur de ces contrôles, favorisé la délivrance [par les services de la mairie] d'autorisation temporaire». L'agent de sécurité privé, embauché par un fournisseur de bière de la fan zone, a effectué une prière au sein de celle-ci alors que, selon un arrêté municipal, les comportements à caractères religieux sont interdits dans cet espace, souligne la mairie dans un communiqué.
«Nous avons demandé à la police nationale d'intervenir immédiatement et d'exfiltrer cet individu. Après un simple contrôle d'identité, aucune poursuite n'a été engagée», précise le premier adjoint au maire de Nice. «J'affirme que cette personne, dont j'ai désormais l'identité, appartient à une mouvance radicale», affirme l'élu, en interpellant le gouvernement sur son «laxisme».
Un «manquement aux règles de laïcité»
«Je demande avec gravité à l’État de faire toute transparence sur ce dossier et d'expliquer pourquoi cet agent de sécurité a pu travailler dans cet espace, alors même que les services de l’État ont procédé à des contrôles sur l'ensemble des accréditations», insiste-t-il.
La préfecture des Alpes-Maritimes a réagi samedi soir à cette attaque en stipulant que l'accréditation du vigile embauché dans la fan zone par une société commerciale ne lui avait pas été préalablement soumise par la Ville de Nice. La préfecture a été informée vendredi «vers 16h15» de l'incident concernant la prière.
«Immédiatement, au regard du manquement aux règles de laïcité qui était constaté, instruction a été donnée aux services de police présents sur les lieux de contrôler l’identité de cette personne et de faire cesser cet acte de nature contraventionnelle. Il lui était demandé de quitter les lieux immédiatement dans l'attente de plus amples vérifications», relate la préfecture.
«La sécurité de la fan zone n’a été d’aucune manière affectée», selon la préfecture
Selon la procédure établie pour l'Euro-2016, la Ville de Nice, qui a la charge de l'accréditation des personnels travaillant dans la fan zone, «transmet préalablement à la préfecture la liste des personnes susceptibles d’être accréditées», rappelle le représentant de l’État. «Il apparaît qu’une liste comportant 92 noms, dont celui de la personne concernée, a été transmise à la préfecture vendredi à 16h34», soit après l'incident, stipule le communiqué.
La préfecture estime que «la sécurité de la fan zone n’a été d’aucune manière affectée».