Voilà un récit qui complexifie encore le profil psychologique de Salah Abdeslam, l'artificier du commando du 13 novembre. C'est L'Obs qui relève l'affaire : la nuit des attentats, il erre dans une citée de Châtillon, en banlieue parisienne. Après avoir commandé un McDonald's, il s'installe dans les escaliers d'un immeuble, rencontre des lycéens, et fume quelques joints avec eux. Un homme fatigué, blasé, mais qui paraît nullement concerné par la tuerie qui se joue alors à quelques kilomètres de là.
«On mangeait notre McDo avec deux copains quand on l’a vu arriver vers 1 heure du matin. Il avait l’air d’un mec normal, qui n’a rien à faire. On a commencé à discuter, il était sympa, alors il est resté avec nous», se souvient un des jeunes hommes de 17 ans présent ce soir là. «Il nous a beaucoup parlé de lui, il nous a raconté qu’il travaillait dans la maintenance des trams en Belgique. Il nous a parlé de sa fiancée, il nous a dit qu’il allait bientôt se marier», ajoute l'adolescent. En réalité, Salah Abdeslam s'invente une vie : il a été licencié des transports publics bruxellois en 2011, et le terroriste avait rompu avec sa petite amie juste avant les attentats qui ont coûté la vie à 130 personnes à Paris.
Salah Abdeslam partage ses frites, les jeunes partagent leurs joints... et ce jusqu'à 4 heures du matin. Le groupe d'adolescent quitte alors les lieux, et le terroriste se couche dans la cage d'escalier pour quelques heures. A l'aube, un de ses complices viendra le chercher pour se rendre à Bruxelles.
Ce n'est que quelques jours plus tard que le groupe de jeunes découvre le visage de leur compagnon du soir sur les chaînes d'information en continu.