«Nous devons assurer la protection de tous les lieux où de mêmes actes pourraient être renouvelés par les mêmes barbares.» «La France, elle est solide, elle est active, la France elle est vaillante, et elle triomphera de la barbarie.»
Ces deux déclarations ont été prononcées de la bouche du président de la République, François Hollande. La première au lendemain de l’attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo. La seconde, dix mois plus tard après que plusieurs commandos aient semé la mort à Paris et Saint-Denis. Mais voici que lundi soir, un jeune français radicalisé âgé de 25 ans a assassiné froidement un policier et sa femme en banlieue parisienne.
Le même ballet reprend alors sur la toile. Twitter et Facebook se muent en théâtre de la condoléance politique, médiatique et citoyenne. On est de tout cœur avec les familles, les victimes et les proches.
Et comme en janvier et novembre 2015, au lendemain des carnages, vient le temps des annonces. François Hollande a promis des «moyens supplémentaires» pour lutter contre le terrorisme. Sans préciser lesquels, il promet de porter le niveau d'alerte à «son niveau maximal».
Le problème, c'est que beaucoup pensaient que c'était déjà le cas. Un niveau d'alerte plus maximum que le maximum ? Et de nouveau moyens. Après Charlie Hebdo, c'était la loi Renseignement. A la suite du 13 novembre, l'Etat d'urgence. La prochaine étape, on ne la connaît pas encore. Reste que l’exécutif, a de plus en plus de mal à convaincre. Qu'ils s'agissent de personnalités politiques, médiatiques ou simples quidam.
Depuis lundi soir, l’exaspération monte. Dès les premiers messages, certains optaient pour un ton très offensif. Ils pointaient du doigt les déclarations successives du gouvernement pour qui la «la France est guerre» mais qui n’utiliserait pas les bonnes armes. Malgré les renforcements policiers, l’état d’urgence, les mesures de sécurité, rien ne semble pouvoir empêcher d’autres attaques. Et l’Euro ne fait que commencer.
Pour ces raisons, ils demandent aux autorités de mettre fin à ce qu’ils considèrent comme du «laxisme».
C’est notamment la justice qui est visée. Larossi Abballa avait été condamné pour participation à une filière djihadiste en 2013 et était dans le collimateur des services de renseignement. C’est loin d’être la première fois que l’auteur d’un attentat en France était surveillé et a pu tout de même passer à l’acte. C’était déjà le cas de Mohammed Merah, Amedy Coulibaly ou des frères Kouachi.