France

Pendant l'Euro, évitez de parler politique. C'est le gouvernement qui vous le demande

Alors que l'Euro 2016 commence dans un climat incertain, le ministère de l'Intérieur publie une petite collection de visuels à visée pédagogique dans l'espoir que tout se passe bien. Moqueries sur les réseaux sociaux.

Face à la menace terroriste et aux mouvements sociaux contre la loi Travail, le gouvernement se mobilise afin que la «fête» de l'Euro 2016 ne soit pas gâchée. A cet effet, le ministère de l'Intérieur a diffusé un certain nombre de consignes de bonne conduite :

Comptant visiblement sur l'autodiscipline, le ministère de l'Intérieur demande aux supporters d'être assez gentils pour bien vouloir «adopter un comportement respectueux des consignes» que leur donneront les forces de l'ordre. Et d'éviter de former des attroupements, ce qui a priori semble difficile aux abords d'un stade. Il est aussi recommandé de bien vouloir ne pas faire trop de bruit, ce qui pour un supporter de foot qui se respecte semble être une gageure.

Mais c'est la demande expresse de ne pas tenir de «propos politiques et idéologiques, injurieux racistes et xénophobes» qui a déclenché de nombreuses réactions, souvent amusées, parfois inquiètes, sur les réseaux sociaux :

D'autres utilisateurs s'interrogent sur la base légale d'une telle consigne :

En effet dans une démocratie, aucune loi ne peut permettre d'interdire aux citoyens d'exprimer des opinions politiques, ou que ce soit et à commencer dans l'espace public :

D'autres, bien qu'avec humour, font part d'une certaine inquiétude, voyant dans les consignes du gouvernement un signe de dérive autoritaire et de contrôle des masses :

Certains politiques ont rejoint la critique comme le porte-parole de Jean-Luc Mélanchon, Alexis de Corbière :

Le gouvernement est sur la brèche à l'occasion de l'Euro 2016.

Manuel Valls a déclaré que tous les moyens seraient utilisés pour acheminer les supporters malgré la grève des cheminots. Tandis que François Hollande, avec fermeté, a promis de «tout mettre en œuvre» pour le bon déroulement de l'événement sportif. Le ministère de l'Intérieur a annoncé le 25 mai dernier un dispositif de sécurité de grande ampleur avec quelque 40 000 policiers et près de 28 000 gendarmes mobilisés. On en oublierait presque qu'il y a aussi, par ailleurs, un état d'urgence toujours en vigueur.