France

Des chansons en anglais pour l’Euro ? Pour la ministre de la Culture, c’est tout à fait normal

La ministre de la Culture Audrey Azoulay a justifié jeudi le choix de l'anglais pour l'hymne officiel de l'Euro 2016, car il s'agit d'une compétition «internationale». Elle répond ainsi aux critiques qui, pour certaines, viennent de son camp.

«On est dans une compétition internationale, européenne qui se déroule en France sous les yeux du monde.» Audrey Azoulay, la ministre de la Culture, a tenté de faire taire les critiques. Depuis que «This One's For You», concocté par le DJ David Guetta, a été choisi comme chanson officielle de l’Euro, la polémique s’est emparée du pays. Quand l’hymne des Bleus n’est autre qu’une reprise du tube «I Was Made for Lovin’ You (my team)» du groupe américain Kiss, signée du groupe de rock lillois Skip The Use, il n’en faut pas plus pour déclencher une tempête.

Récemment, le secrétaire d'Etat à la Francophonie, André Vallini, a jugé «incompréhensible» et «consternant» le choix de cette chanson, préférée à des succès de Charles Trenet ou Jean-Jacques Goldman, parmi plusieurs titres proposés par la Fédération française de football.

Concernant le titre du DJ star, Audrey Azoulay a tenu à justifier cette préférence : «C'est le choix de l'UEFA, le choix des fédérations.» Elle a même pris la défense du roi du dancefloor français : «David Guetta est un grand artiste français, il nous représente magnifiquement à travers le monde et on doit lui en être reconnaissant.»

Deux titres, une polémique

Au sujet du morceau censé représenté l’équipe de France, André Vallini ne décolère pas. «Au moment où nous défendons la place du français dans les institutions internationales et notamment européennes, au moment où nous mobilisons tous nos moyens pour son rayonnement dans le monde, [...] il est incompréhensible que lors de deux grands événements populaires, la langue française baisse pavillon !», a estimé le secrétaire d’Etat. Et de conclure: «De grâce, ne marquons pas contre notre camp !»

Son homologue à la culture a pourtant tenté de souligner quelques éléments culturels «made in France». Elle a notamment mis en avant «des événements qui feront plaisir à la francophonie, plaisir à la culture française». Avant de citer les «joutes d'improvisation théâtrales [...] entre de jeunes joueurs de clubs de foot».

Audrey Azoulay est déterminée à convaincre. Pour cela, elle a même dégainé l’opéra en rappelant qu’un «opéraoké» aurait lieu au Champ-de-mars, à Paris, le 18 juin. L’occasion de chanter de grands airs avec «des milliers d'amateurs». Histoire de blinder l’argumentaire, elle a souligné que les musées seraient gratuits pour les moins de 26 ans dans les villes hôtes. Reste à voir si l’opération séduction sera efficace.