Alors qu'il se rendait dans la municipalité communiste pour dévoiler un timbre célébrant le 80e anniversaire du Front populaire, le ministre a été accueilli par plusieurs dizaines de manifestants de la CGT et du PCF aux cris de «Casse-toi !», et a reçu des oeufs dans les cheveux, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les manifestants, qui avaient déployé une banderole «Plutôt en grève qu'en costard» et scandaient «Ni chair à patron ni chair à matraques. Retrait, retrait de la loi travail», se sont agglutinés autour de lui. Le ministre a dû être escorté par des policiers à l'intérieur du bureau de poste, où il s'est débarbouillé.
Le ministre dénonce «les comportements inacceptables» d'«agitateurs professionnels». «Je ne parle pas d'un texte de loi avec des oeufs et des coups de bâton», «ils n'écoutent rien, ils invectivent», a-t-il déclaré.
Emmanuel Macron a ensuite déclaré vouloir honorer la Poste et le Front populaire, «loin de la violence et de la bêtise».
Dans un communiqué envoyé dimanche, le maire PCF de Montreuil, Patrick Bessac, avait déclaré «avoir décidé de ne pas accueillir M. Macron», un acte «symbolique», afin de «faire entendre la déception, le mécontentement, l'indignation et la colère que génère, auprès des Montreuillois et hors des limites de notre commune, la politique actuelle du gouvernement».
«Sous la tutelle d'Emmanuel Macron, l'économie est devenue la science de l'accaparement quand elle devrait être celle du partage», a ajouté l'édile.
Le projet de loi travail, contesté dans la rue depuis plusieurs mois, sera débattu au Sénat à partir du 13 juin. Le Premier ministre, Manuel Valls, a promis qu'il ne céderait pas sur le fond, estimant que «reculer serait une faute politique».