France

Les 2 000 migrants du campement des Jardins d’Éole évacués ce matin à Paris

Le campement des Jardins d'Eole à Paris, où près de 2 000 de migrants sont installés depuis plusieurs semaines, a été évacué dans le calme ce lundi matin. Des cas de tuberculose auraient précipité l'évacuation du camp.

Peu après 7h ce matin, les premiers migrants, des femmes notamment, ont commencé a monter dans les bus qui devaient les emmener dans des centres mobilisés en Ile-de-France. Ce campement situé dans les 18e et 19e arrondissements comptait de nombreux Afghans, Soudanais, Somaliens et Erythréens.

Pour cette opération, une quarantaine d'autocars avaient été mobilisés pour une répartition dans une soixantaine de centres, notamment des gymnases. L'opération s'est déroulée dans le calme, même si au début de l'intervention les CRS ont dû repousser certains migrants qui pressaient pour être les premiers à monter dans les bus, craignant de ne pas être enmenés. 

Au total «1.850 migrants ont été mis à l'abri» dont «130 personnes vulnérables» (femmes et enfants), a annoncé la préfecture d'Ile-de-France, ce qui fait de cette opération la plus grosse menée dans la capitale.

La semaine dernière, Médecins du monde avait fait état de cas de tuberculose, maladie de la grande précarité jusqu'à présent inconnue sur les campements parisiens. La présence de cette maladie, très contagieuse et susceptible de se propager rapidement à cause de la promiscuité, a d'ailleurs précipité l'évacuation de camp. Lors de cette évacuation de nombreux policiers présents portent d'ailleurs des masques pour éviter toute forme de contamination.

L'opération menée par la préfecture de région, la préfecture de police et la Ville de Paris avec le soutien des associations, a été lancée en présence de la ministre du Logement Emmanuelle Cosse. «Toutes ces personnes doivent être mises à l'abri dans des lieux d'hébergement et aller vers une demande d'asile», a-t-elle déclaré.

«Il faut que l'on augmente considérablement l'accueil des réfugiés sur tout le territoire», a ajouté Emmanuelle Cosse, en appelant à «une solidarité des communes, au niveau de l'Ile-de-France mais aussi de la France entière».

«Il faut absolument avoir un système de desserrement national», a abondé la préfète de Paris Sophie Brocas.

En pleine crise migratoire en Europe, l'évacuation de lundi est la 23e opération du genre organisée à Paris depuis un an.

Face à la crise migratoire actuelle, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé mardi dernier la création prochaine d'un camp humanitaire pour réfugiés dans la capitale, destiné à ouvrir d'ici la fin de l'été.