France

«Faiblesse», « Lâcheté», «Perte totale d'autorité» : Nicolas Sarkozy charge François Hollande

L'ancien président de la République repart à l'assaut contre l’exécutif. Dans un entretien accordé à Valeurs Actuelles, Nicolas Sarkozy dénonce «la chienlit» en France et critique «la lâcheté» du gouvernement sur la loi Travail.

«Il n’aurait jamais dû utiliser le 49.3»

Interrogé dans Valeurs Actuelles sur l'actualité économique et sociale notamment la loi Travail, Nicolas Sarkozy a critiqué la méthode de l’exécutif, «un passage en force, une absence de débat.» Pour l'ancien président, le gouvernement est responsable du bras de fer social auquel il est confronté : «Si vous n’acceptez pas le débat des idées au Parlement, il se passe dans la rue.» Pour Nicolas Sarkozy en somme, l’exécutif ne fait que récolter les fruits de sa méthode de gouvernement : «Quand on sème le mensonge, on récolte la tempête. François Hollande et Manuel Valls sont piégés car ils n’ont jamais parlé de cette réforme du travail durant la campagne de 2012, et n’ont donc pas de mandat pour faire adopter ce texte.»

Le retour du «capitaine de pédalo»

Nicolas Sarkozy tire à boulet rouge sur le président de la République qui aurait désormais perdu «toute crédibilité» : «le plan concocté par François Hollande consistant à vouloir sauver la loi El Khomri en marchandant sur d’autres fronts des compensations avec les syndicats montre qu’au mensonge s’ajoute désormais le cynisme».

Plus qu'une crise sociale, la France serait confrontée à une crise politique, provoquée par la faiblesse et les atermoiement du président : «Nous avons un capitaine qui cabote alors que la France traverse l’Atlantique par grand vent. Un de ses alliés de la dernière heure, lors de la campagne présidentielle de 2012, avait parlé de «capitaine de pédalo»

Mais l'ancien président de la République ne défend pas pour autant le projet de loi Travail, un texte «infiniment trop faible pour résoudre les problèmes, mais suffisamment urticant pour susciter des passions à gauche.» 

François Hollande est «coupé des réalités»

«On se demande, en constatant à quel point il est coupé de toute réalité, si le président de la République vit dans le même monde que les Français.» Alors que le nouveau mot d'ordre du gouvernement est «ça va mieux», l'ancien président ne partage visiblement pas cet optimisme.

«L’enjeu pour la droite, c’est d’avoir le courage d’assumer ses convictions» 

Un an après la création du nouveau parti «Les Républicains» dont il est à la tête, Nicolas Sarkozy à tenu à souligner son action à la présidence du parti : «Il y a un an et demi, je prenais la tête d’une famille politique divisée, ruinée financièrement, sans projet, sans équipe dirigeante. Patiemment, nous en avons fait la première formation politique de France, qui n’a jamais eu autant de militants, qui a remboursé une large partie de ses dettes, qui a gagné les élections départementales puis régionales et qui présente un visage bien plus uni en dépit du contexte de la primaire.»

«Aujourd’hui, l’enjeu pour la droite, c’est d’avoir le courage d’assumer ses convictions et de refuser des idées molles ou faussement consensuelles.» Une précision programmatique qui ressemble fortement à une critique contre son probable adversaire à la primaire Alain Juppé, dont il juge le positionnement politique trop modéré et centriste. 

Et à propos des primaires justement, l'ancien chef de l'Etat assure avoir déjà pris sa décision, mais ne compte pas encore la rendre publique.