France

Les propos de Benzema sur le «racisme» de Didier Deschamps provoquent un tollé

Après Eric Cantona et Jamel Debbouze, Karim Benzema laisse entendre dans la presse espagnole que sa non-sélection en équipe de France ne repose pas sur des motifs sportifs, mais racistes. Le secrétaire d'Etat aux sports défend Didier Deschamps.

Dans un entretien accordé au quotidien sportif Marca, Karim Benzema s'est exprimé sur son absence au sein de l'équipe de France et accuse le sélectionneur d'avoir cédé au racisme d'une partie de la société française: «Didier Deschamps a cédé à une partie raciste de la France»

«Il faut savoir qu'en France le parti d'extrême droite est arrivé au deuxième tour des dernières élections. Mais je ne sais pas si c'est une décision individuelle de Didier, car je m'entends bien avec lui, et avec le président. Je m'entends bien avec tout le monde», explique le footballeur français. 

A moins de deux semaines du début de l'Euro, les polémiques s'accumulent sur les choix du sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps. La polémique avait débuté il y a quelques jours, quand l'ancien international français Eric Cantona, dans un entretien au quotidien anglais The Guardian, expliquait: «Une chose est sûre: Benzema et Ben Arfa sont deux des meilleurs joueurs français et ne seront pas à l’Euro. Et pour sûr, Benzema et Ben Arfa ont des origines nord-africaines. Donc le débat est ouvert.» Didier Deschamps avait alors refusé de commenter et laissé entendre que l'affaire pourrait aller en justice. 

Des propos controversés alimentés quelques jours plus tard par l'humoriste Jamel Debbouze : «Karim Benzema, et par extension Hatem Ben Arfa, payent la situation sociale de la France d’aujourd’hui».

Le secrétaire d'Etat aux sports défend Deschamps, Twitter réagit

Interrogé sur le sujet ce mercredi 1er juin sur BFM TV, le secrétaire d'Etat chargé des sports Thierry Braillard a tenu à défendre le choix du sélectionneur: «Ces propos sont totalement injustifiés. Cette polémique n'a pas lieu d'être.»

«Didier Deschamps prouve que l'équipe de France n'est sélectionnée que sur les compétences», ajoute-t-il avant d'assurer : «il n'y a absolument pas de racisme dans cette fédération.» 

La classe politique n'a pas manqué de réagir. A droite, Nathalie Kosciusko-Morizet a aussitôt critiqué les déclarations du joueur français, les jugeant «inacceptables». Son collègue député Eric Ciotti a directement interpellé l'attaquant du Real Madrid sur Twitter: «Non @Benzema les français ne sont pas racistes ils veulent simplement des sportifs exemplaires et qui aiment la France»

Au Front National, Louis Alliot condamne les propos du joueurs, révélateurs selon lui «de l'antiracisme, police de la pensée et des mots.»

Benoît Hamon en revanche a tenu à défendre le sélectionneur, mais pointe du doigt le racisme dans la société française: «Je ne crois que pas Didier Deschamps soit raciste, je ne pense pas que la Fédération le soit, Le Graët a toujours soutenu Benzema. Par contre, je crois que Benzema a raison de dire que nous sommes dans un pays où le racisme augmente.»

La député socialiste des Yvelines et ancien ministre précise: «Beaucoup de français répondaient non à la question «Benzema doit-il être sélectionné ?» parce qu’il a une tête d’arabe et que ça fait plaisir à beaucoup de français qu’il ne soit pas sélectionné pour ça»

Sur Twitter, la plupart des internautes semblent désapprouver les propos de Karim Benzema, qui risquent de déstabiliser encore d'avantage l'équipe de France à quelques jours de la compétition. 

Pour beaucoup d'utilisateurs de Twitter, l'accusation de racisme à l'encontre de Didier Deschamps paraît assez peu fondée compte tenu de la composition de l'équipe de France.