Le rédacteur de l'article incriminé a affirmé que le journal subit des pressions : «Une dizaine d’individus a pénétré les locaux du Figaro pour faire pression sur notre rédaction», et ce juste après la parution de l'article. Selon lui, cela ne fait aucun doute, la rédaction subit «l’offensive de ceux que le Premier ministre appelle les "islamogauchistes"».
L'article dénonce aussi une «pétition» – en réalité une lettre ouverte co-signée par une cinquantaine de militants antiracistes, journalistes, et autres chercheurs en sciences sociales – publiée dans le journal Libération. Parmi les signataires dénonçant la «stigmatisation» de la ville, on retrouve des employés de L'Humanité, de Médiapart, ou encore du Journal de Saint-Denis.
Le maire de Saint-Denis, Didier Paillard, avait sollicité un droit de réponse au Figaro Magazine, affirmant que la thèse de l'enquête du supplément hebdomadaire s'appuyait sur «des propos incomplets et inexacts». «C’est notamment mon cas : je n’ai pas fait allusion lors de mon entretien à d’éventuelles suspicions de radicalisation de la part d’agents municipaux», écrit-il. Pour lui, «les témoignages juxtaposés ne semblent pas faire l'objet d'une analyse critique», à l'instar de celui d'un prêtre ayant affirmé qu'il était impossible de trouver une boucherie non halal. «Une boucherie charcuterie est à moins de 50 mètres de la mosquée Tawhit», a précisé le maire.
Mais selon le Figaro Magazine, le maire, qui avait affirmé que l'article était diffamatoire et pouvait tomber sous le coup de la loi, se serait ravisé et aurait reconnu que «la journaliste a fait son travail».
Depuis, plusieurs tribunes ont été publiées sur le site du journal, dénonçant «le fascisme des anti-fascistes» qui «bafouent la liberté de la presse», pour Gilles-William Goldanel. Mohamed Sifaoui a lui aussi pris la défense du journal, affirmant que «oui, Saint-Denis est halalisée [et que] le problème n'est pas dû au fait qu'il y ait du halal, mais dans le fait qu'il n'y ait que du halal», avant d'accuser le maire Didier Paillard de considérer «les islamistes et leurs alliés comme une clientèle électorale qu'il ne faut pas titiller».