France

Disneyland Paris comparaît mercredi pour discrimination à l'embauche contre des «non-européens»

Suite à la plainte de deux associations antiracistes, SOS Racisme et La Maison des Potes, Disneyland Paris est jugé ce mercredi 25 mai pour discrimination à l'embauche devant le tribunal correctionnel de Meaux.

L'affaire débute en septembre 2006, avec la publication d'offres d'emploi dans le quotidien gratuit 20 Minutes. Destinée à recruter des artistes pour Disneyland Paris, l'annonce du groupe s'adressait aux personnes de «nationalités européennes». C'est d'abord SOS Racisme qui porte l'affaire devant la justice. Mais après un premier non-lieu en 2013, l'association «La Maison des potes» obtient un renvoi de l'affaire au tribunal correctionnel de Meaux. 

Pour Samuel Thomas, président de la Maison des potes : «Ils veulent que les personnes qui s'occupent des clients européens soient européennes. Ils ont constaté qu'il y avait 14% des salariés d'origine d'Afrique Noire, à partir de ce moment-là ils en ont conclu qu'il fallait recruter des profils plus européens pour rééquilibrer et s'adapter à leur clientèle. Ils privilégient les européens contre les autres, c'est une discrimination» ajoute le militant antiraciste. 

Le parc d'attraction cherchait-il assurer ainsi un recrutement conforme à sa clientèle européenne ? Eurodisney s'était alors défendu, invoquant un cas isolé et une formulation maladroite de cette annonce, qui ne se retrouvait d'ailleurs pas dans celles publiées pour les mêmes postes sur le site internet de Disneyland Paris ou à Pôle emploi.

En 2009, l'association la Maison des potes a fait saisir par huissier une partie des fichiers du personnel pour tenter de prouver une classification ethno-raciale des salariés. Il s'avère alors que dans son le bilan social de 2007, l'entreprise classait ses employés suivant des catégories telles que : «Afrique hors Maghreb», «Afrique Maghreb», «Autres Antilles».

Le jugement sera rendu à 13h30 au tribunal correctionnel de Meaux. Pour des faits de discrimination à l'embauche fondée sur un critère de nationalité, l'entreprise est passible d'une amende de 225 000 euros.

En 2008, Euro Disney a obtenu le «Label Diversité» décerné par le ministère de l'Intérieur pour récompenser des pratiques exemplaires en matière de diversité et de lutte contre la discrimination.