France

Nord : déblocage du dépôt de carburants de Douchy par les CRS

Le dépôt de carburants de Douchy-les-Mines, dont l'accès était bloqué depuis le 19 mai par des syndicalistes opposés à la loi sur le droit du travail, a été dégagé à l'aube par les forces de l'ordre, a-t-on appris de sources concordantes.

«On a levé tous nos barrages, le dépôt de carburants a été débloqué sans heurts», a indiqué à l'AFP Willy Dans, porte-parole du syndicat Sud dans le Valenciennois, présent sur place.

«Les CRS sont allés vite, ils ont utilisé le canon à eau. On sent les forces de l'ordre sur les nerfs», a ajouté Willy Dans.

L'intervention des forces de l'ordre a débuté vers 5h pour dégager l'accès à cet important dépôt de carburant situé près de Valenciennes. Environ 80 militants de la CGT et de Sud étaient encore présents mercredi matin, selon un photographe de l'AFP présent sur place qui a assisté à l'intervention.

Selon le syndicaliste, vingt camions de CRS ont été mobilisés pour effectuer cette opération.

«On veut le retrait de la loi El Khomri, on est obligé de se battre. Durant notre mouvement, on s'est senti soutenu par la population, on a même reçu 4.000 euros de caisse de grève», a dit Willy Dans.

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Vers 6h, les pompiers étaient en train de dégager la route et éteignaient des feux de pneus. De très nombreuses stations-services étaient vides dans les environs de Valenciennes, ce qui pousse les gens à se rendre dans la proche Belgique pour faire le plein.

Le 24 mai, la préfecture du Nord avait indiqué qu'environ un cinquième des stations-services du département étaient à sec. Le même jour, le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a également annoncé que 20% des quelque 12 000 stations-service françaises étaient «en difficulté» d'approvisionnement. A l'assemblée nationale, il a confirmé que le gouvernement garantirait «la liberté d'accès aux dépôts» pour desservir l'ensemble des stations-service.

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Le conflit autour des sites pétroliers, au cœur de la contestation du projet de loi travail, s'est durci mardi, avec une intervention policière musclée pour débloquer celui de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). La CGT a condamné «un usage inacceptable de la violence» tandis que le Premier ministre Manuel Valls a réaffirmé qu'il n'y aurait «pas de retrait» du projet de loi travail et que d'autres sites de raffinerie seraient «libérés».

Six raffineries, sur les huit que compte le pays, sont à l'arrêt ou tournent au ralenti, particulièrement celles de Total. Les sites de Feyzin (Rhône) et Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime) sont ainsi totalement à l'arrêt, tandis que celui de Grandpuits (Seine-et-Marne) est en cours d'arrêt total, que «quelques unités» ne fonctionnent plus à Donges (Loire-Atlantique) et que La Mède (Bouches-du-Rhône) fonctionne toujours «en débit réduit».

Le conflit va encore s'amplifier, avec une nouvelle grève à la SNCF, à l'appel de la CGT et de SUD, à la fois contre la loi travail et pour peser sur les négociations en cours sur les conditions de travail des cheminots.

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