France

Soupçons de détournements au profit de sénateurs UMP : perquisitionle 23 mai au Sénat

Une perquisition a été menée au Sénat, le matin du 23 mai, visant des bureaux du groupe Les Républicains (LR, ex-UMP), dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de détournements de fonds publics au profit de sénateurs UMP.

«Nous avons reçu ce [lundi] matin une visite du juge d'instruction» qui «s'est présenté pour avoir des documents comptables», «nous avons remis à la justice les documents concernés», a expliqué à l'AFP une source au sein du groupe LR (ex-UMP).

L'affaire avait été révélée par Mediapart : des juges financiers sont saisis depuis novembre 2013 de cette enquête qui porte sur des faits présumés d'abus de confiance et de recel de ce délit, ainsi que de détournement de fonds publics.

Selon des sources concordantes, la perquisition visait des documents en lien avec l'Union républicaine du Sénat (URS), une ancienne association sénatoriale qui recevait des financements du groupe UMP et dont l'ex-secrétaire général, François Thual, a été mis en examen en juillet 2015 pour détournement de fonds publics.

Ce dernieravait livré son témoignage au Monde en novembre 2014 : «Jusqu'à cet été, j'allais tous les mois, ou presque, retirer entre 5 000 et 6 000 euros en liquide de l'un des comptes de l'URS et je le remettais au trésorier du groupe UMP du Sénat, Jean-Claude Carle [...] J'agissais sur demande. On m'indiquait le montant à débiter au téléphone. Je me rendais [à la banque] je récupérais les espèces, glissais les billets dans ma poche et je rentrais en taxi au Sénat», détaillait-il alors.

«Ils avaient besoin de liquide car les sénateurs avaient des frais, m'expliquait-on au téléphone», relevait encore François Thual. «C'est tout à fait faux. M. Thual ne m'a jamais rien remis», avait alors réagi le sénateur Jean-Claude Carle auprès de l'AFP.

L'enquête des juges René Cros et Emmanuelle Legrand porte également sur des fonds perçus par le sénateur UMP de l'Yonne Henri de Raincourt, y compris lorsqu'il était ministre de Nicolas Sarkozy.

L'élu avait admis avoir perçu 4 000 euros par mois versés depuis un compte au nom de son groupe politique. Il avait évoqué «des aides et des soutiens pour une activité parlementaire», expliquant que les sommes reçues lorsqu'il était ministre correspondaient à une activité antérieure. En mai 2014, le groupe LR (ex-UMP) avait démenti «formellement tout détournement de fonds publics».