Tôt le matin, alors que les députés français se plongeaient dans l’examen du projet de loi porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri, un cortège de quelques dizaines de manifestants, brandissant drapeaux et banderoles, est parti de Montparnasse en direction des Invalides. Alors que les protestataires n’étaient pas aussi nombreux que lors des dernières journées de mobilisation, la présence policière a elle été renforcée.
Malgré quelques pétards et fumigènes lancés dans la foule, la situation est restée calme voire même festive : des manifestants se sont regroupés près de la scène montée sur l’esplanade des Invalides, pour écouter de la musique et les discours des leaders du mouvement anti-Loi Travail.
Des manifestants ont accroché une banderole sur les grilles de l’Assemblée nationale et continué à scander des slogans anti-police en demandent la libération de leurs camarades arrêtés lors des dernières journées de mobilisation contre la Loi Travail.
Après quelques heures, les militants ont quitté l'esplanade des Invalides. La police a ensuite bloqué tous les accès du quartier du Parlement afin d’empêcher de nouveaux manifestants de se rendre sur place. Les forces de l’ordre ont à l’occasion confisqué quelques masques aux protestataires.
Plus de tensions dans les régions
Alors que les actions contre la Loi Travail étaient encadrées d’une forte présence policière, dans la plupart des cas les manifestations se sont déroulées sans incident notable. Ainsi, à Toulouse, un cortège d’étudiants a défilé dans le calme : des dizaines de jeunes tenant des drapeaux et banderoles avec des slogans anti-gouvernementaux ont ainsi fait un tour dans le centre-ville.
Dans le même temps, à Bordeaux, quelques dizaines de personnes ont perturbé la circulation du tramway pour exprimer leur désaccord près de la mairie.
A Rennes, la situation reste assez tendue suite à l’occupation de la salle de la Cité, à l’intérieur de l’Hôtel de ville, depuis le 1er mai par des représentants des syndicats. La maire de la ville, Nathalie Appéré, a indiqué ne pas souhaiter l'intervention des forces de l'ordre, et proposé aux occupants «un contrat de convention de l'occupation de la salle de la Cité» pour qu’ils utilisent la salle en respectant les mesures de sécurité et la tranquillité des riverains.
Malgré plusieurs appels des syndicalistes et leaders du mouvement contre la réforme de Myriam El Khomri, à Nantes la manifestation a dégénéré.
Environ 500 jeunes, dont certains étaient cagoulés, se sont réunis sur la place du Bouffay, dans le centre-ville de Nantes, tandis que les cafetiers ont préféré ranger tables et chaises de leur terrasse.
Quelques minutes plus tard, les premières dégradations ont pu être constatées. Ainsi, plusieurs vitrines ont été brisées et des affrontements ont eu lieu à l’intérieur même du cortège.
Des militants ont lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre, qui leur ont répondu avec du gaz lacrymogène et des canons à eau. Au moins un policier a été blessé et quelques personnes arrêtées.
Les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre en deux mois de manifestations, ont été marqués par 961 interpellations, selon le dernier bilan annoncé le 29 avril par Bernard Cazeneuve. Des dizaines de policiers ont été blessés sur tout le territoire français, plusieurs demeurant dans un état grave.
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