Trois centres inspirés du SMA (Service militaire adapté) s’apprêtent à ouvrir en Métropole et seront baptisés SMV pour «service militaire volontaire». Les deux premiers centres seront créés dans la seconde moitié de l’année et devraient accueillir jusqu’à 860 jeunes d’ici la fin de l’année.
Le SMA ne doit notamment pas être confondu avec le service civique. L’idée qui sous-tend le projet est d’accueillir des jeunes âgés de 18 à 25 ans dans une structure militaire pour leur offrir des formations professionnelles en lien avec les besoins de la région. Ce système a été créé en 1961 aux Antilles dans un contexte social extrêmement difficile : près de la moitié des jeunes de moins de 25 ans se trouvaient au chômage. Au cours de ses 55 années d’existence, le SMA, dont le but est surtout de de réapprendre à ces chômeurs en risque de désocialisation à vivre en collectivité, a permis de former de nombreux jeunes aux métiers de l’hôtellerie et du BTP, notamment.
Dès lors, les jeunes de Métropole pourront eux aussi effectuer une formation de six à douze mois dans le cadre d’une discipline rigoureuse et entourés de formateurs militaires. Ils pourront aussi y suivre des cours de remise à niveau ou une formation aux gestes de premier secours.
L’année dernière, près de 5 660 jeunes ont bénéficié du SMA, dont 66% n’étaient pas diplômés et dont 43% étaient en situation d’illettrisme. Ce programme s’avère efficace, avec un taux d’insertion professionnelle de 77% dans les DOM-TOM en 2014, mais il coûte très cher, ce qui explique le scepticisme de la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin qui a mis en doute la possibilité de transposer le système du SMA en France continentale.
L’équivalent du SMA existe pourtant déjà depuis 2005 en métropole : il s’agit des EPIDE, ou Etablissement Public d’Insertion de la Défense, créés par Michèle Alliot-Marie qui s’était, elle aussi, inspirée de l’exemple du SMA. Son ambition était d’accueillir 20 000 jeunes chaque année mais ces centres n’en forment actuellement que 3 000.