France

Argenteuil : le maire accusé d'avoir censuré un film sur le mariage homosexuel et sur la Palestine

Georges Mothron, le maire Les Républicains d'Argenteuil, est accusé par une association locale d'avoir censuré deux films, l'un parlant du mariage gay, l'autre évoquant le conflit israélo-palestinien.

Les documentaires La Sociologue et l'Ourson et 3000 nuits ont-ils dérangé à Argenteuil ? C'est ce que dénonce l'association pour la défense du cinéma indépendant, des films d'auteur et d'Art et Essai (ACDI) d'Argenteuil dans un communiqué, dans lequel elle déplore la déprogrammation d'une soirée cinéma où devaient être diffusés un film sur la loi du mariage pour tous et un autre sur l'incarcération d'une palestinienne en Israël. 

Alors que l'ACDI organise une dizaine de séances par an depuis 17 ans c'est la première fois qu'elle est victime d'une telle mésaventure. «Depuis quand existe-t-il un comité de censure pour la programmation des cinémas à Argenteuil ? De qui est composé ce comité de censure ? Quels sont les critères des agréments ?», s'indigne l'association. «Nous nous élevons contre cette attitude qui manifeste un mépris absolu envers les initiatives culturelles venant d’associations partenaires depuis bientôt 20 ans et traduit un refus idéologique de réflexion sur des questions qui se posent dans le contexte actuel».

L’association Stop-homophobie a montré son indignation, ainsi que la porte-parole du Parti socialiste Corinne Narassiguin : «Trois ans après le vote de la loi, le maire d'Argenteuil s'acharne toujours en piétinant la liberté d'expression», a-t-elle déclaré, faisant allusion à l'opposition acharnée du maire d'Argenteuil au mariage gay.

Face aux critiques, Georges Mothron s'est justifié dans Le Parisien : «La décision qui a été prise par la municipalité est motivée par le fait qu’en ces temps troublés, des sujets tels que ceux-là peuvent rapidement mettre le feu aux poudres dans une ville comme Argenteuil. Dans un souci d’apaisement et afin d’éviter des éléments de discorde, la ville a préféré jouer la sécurité en ne diffusant pas ces films, évitant ainsi des réactions éventuellement véhémentes de certains.»