France

Un présentateur de «C dans l'air» salarié de Total !

Thierry Guerrier, présentateur occasionnel de «C dans l'air» cumule depuis trois ans cette fonction avec un emploi salarié chez Total révèlait mercredi le site de Médiapart. L'intéressé nie le conflit d'intérêt et crie à la «chasse aux sorcières».

Le journaliste de 57 ans, passé par France Inter, La Cinq, France 3, LCI, TF1 et France Info, avant de remplacer ponctuellement Yves Calvi sur France 5 depuis 2006, pour «C dans l'air», l'émission quotidienne de la chaîne publique d'une heure en direct sur les sujets d'actualité, se retrouve en plein conflit d'intérêt depuis les révélations du site d'investigation. 

C'est après avoir quitté sont poste de rédacteur en chef et d'éditorialiste politique, suite à un changement de direction en 2012, que Thierry Guerrier aurait été approché par le groupe pétrolier raconte Médiapart.

Total lui aurait ainsi proposé de mener un audit sur sa stratégie de communication. Pendant neuf mois, à la demande du PDG Christophe de Margerie, Thierry Guerrier aurait aussi travaillé pour un nouveau site lancé par Total : politiques-energetiques.com. Au 43e étage de la tour du pétrolier, il dispose d'un bureau, d'une adresse mail et d'une ligne téléphonique fixe.

Problème : en juillet 2013, le journaliste commence son rôle de joker dans «C dans l'air»...sans cesser son activité rémunérée chez Total. Un mélange des genres proscrit par la charte de déontologie des détenteurs d'une carte de presse qui comme le rapporte Le Parisien, stipule qu'«un journaliste digne de ce nom ne touche pas d'argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d'être exploitées». 

Mediapart cite également l'accord collectif d'entreprise en vigueur chez France Télévisions : «Le journaliste doit s’assurer que la collaboration envisagée ou l’existence d’intérêts croisés ne mettent pas en cause son indépendance et sa crédibilité. En effet, la crédibilité et l’indépendance du journaliste peuvent être atteintes lorsqu’il met sa technique journalistique ou son image au service d’un intérêt particulier et porte atteinte à son honnêteté professionnelle, ou dans l’exercice même de son métier, lorsqu’un rapport financier est instauré avec un tiers, ce qui peut entraîner un risque de collusion».

Après ces révélations, Thierry Guerrier aurait répondu à Mediapart qu'il n'était pas salarié à temps plein du groupe public rapporte Le Parisien. Il explique n'être qu'un prestataire extérieur et dénonce une «chasse aux sorcières malvenue».