«De nombreux attentats ont déjà été déjoués, cinq, compte tenu de l'attentat qui n'a pas eu lieu heureusement à Villejuif il y a quelques jours», s’est félicité le Premier ministre français.
Concernant l’attaque qui aurait pu avoir lieu dimanche à Paris, le chef de Matignon n’a pas voulu donner de précisions. «Laissons l’enquête se dérouler pour mieux comprendre ce qui s’est passé, je veux saluer d’abord la rapidité avec laquelle les enquêteurs ont remonté la piste terroriste à partir de faits qui n’avaient aucun lien apparent entre eux», a souligné Manuel Valls.
Selon lui, la menace du terrorisme n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui. «La France n’a jamais eu à faire face à ce type de terrorisme dans son histoire», a-t-il expliqué. Il a aussi présenté des chiffres : 1 573 Français ou résidents dans le pays sont impliqués dans des filières terroristes.
«442 se trouvent sans doute actuellement en Syrie, 97 y sont morts. La plateforme d’appel permettant aux citoyens de signaler des cas de radicalisation a enregistré déjà plus de 2 600 signalements, 630 ont été jugés très sérieux et examinés par les services spécialisés», a prévenu le chef du gouvernement français.
En ce qui concerne le lien entre le terroriste présumé interpellé dimanche et un individu en Syrie, lui-même relié à des réseaux terroristes, «des échanges ont eu lieu, une commande a été passée sans doute pour cibler une église», a fait savoir Manuel Valls.
Un probable attentat contre deux églises a été déjoué ce dimanche dans la banlieue parisienne. Un Algérien de 23 ans, identifié comme «islamiste radical» qui était en possession d’armes, a été arrêté dans la capitale française.
L’homme interpellé était connu des forces de l’ordre depuis 2014. A cette époque, il cherchait à rejoindre Daesh et a de ce fait attiré l’attention des services de renseignement. Mais la police française n’a pas perçu de signes avant-coureurs de la préparation d’un attentat et ce n’est que par hasard que l’attentat a pu être déjoué.
En savoir plus : des attentats contre des églises déjoués par hasard à Paris
Le suspect Sid Ahmed Ghlam a appelé à la police peu après 9 heures (heure locale) le 19 avril, se disant gravement blessé au pied. Les agents de police qui sont arrivés à son domicile, ont trouvé des traces de sang qui menaient à une voiture garée non loin et dans laquelle ils ont découvert un «arsenal composé notamment de plusieurs armes de guerre, d'armes de poing, de munitions, de gilets pare-balle, de matériels informatique et de téléphonie», ont indiqué les autorités locales.
La police a fait des perquisitions dans sa maison et a interpellé des membres de sa famille et de son entourage, dont plusieurs membres avaient des liens avec «l'islam radical». Sa sœur estime qu’il a été manipulé, car, selon elle, il «n’a jamais eu de liens avec l’islam radical». Sid Ahmed Ghlam est depuis lors en garde à vue.