France

Manifestation des policiers : «Votre sécurité a un prix» (PHOTOS, VIDEO)

Les policiers ont défilé jeudi 7 avril pour dénoncer, entre autres, le manque de moyens en cette période d'état d'urgence. Selon les organisateurs, 8 000 manifestants ont défilé, 2 000 selon... la police.

Quatre mois après une première journée d'action, plusieurs milliers de policiers ont manifesté jeudi, à Paris jusqu'aux abords de Matignon, à l'appel du syndicat Unité SGP Police - FO, deuxième syndicat des gardiens de la paix. Ils réclament l'augmentation de leur prime de risque, afin de tenir face «aux pressions de l'état d'urgence qui use les troupes».

Epuisés, les policiers demandent une revalorisation de leurs salaires. Ni les conseillers de Bernard Cazeneuve à l’Intérieur, ni ceux de Manuel Valls à Matignon n’ont pu empêcher leur mouvement de protestation hier, à quelques jours de la signature d’un vaste plan de soutien aux forces de l’ordre voulu par le président de la République lui-même. 

«La reconnaissance doit se traduire sur la fiche de paie, parce que les heures supplémentaires ne sont pas payées, elles sont accumulées et on ne peut pas les récupérer» a déclaré sur France Info Nicolas Comte, secrétaire général adjoint et porte-parole du syndicat Unité SGP Police - FO.

En octobre dernier, les policiers avaient déjà manifesté sous les fenêtres de Christiane Taubira, alors garde des Sceaux. Le président de la République avait alors reçu les représentants des policiers et des gendarmes, annonçant la mise en place d'un plan global et promettant des moyens et des améliorations de carrière et de travail, selon un plan triennal. Pourtant, pour le secrétaire général de FO Yves Lefebvre, «le compte n'y est pas».

Les attentats du 13 novembre ont en effet augmenté les besoins et ajouté une pression supplémentaire sur les agents de la paix, déjà très sollicités. Mais, si le ministre de l’Intérieur a paré au plus pressé pour organiser les forces de l'ordre afin qu’elles soient en mesure d’intervenir au plus vite en cas de nouvel attentat (des armes et des gilets pare-balles ont été distribués, tandis que les plus hautes autorités se sont relayées pour féliciter policiers et gendarmes, en première ligne face au terrorisme et plus populaires que jamais), les revalorisations salariales semblent, elles, avoir été ignorées.