France

Affaire Klarsfeld-Soral : le procureur requiert trois mois avec sursis contre Alain Soral

Alain Soral était poursuivi pour avoir posté sur Facebook un article concernant le couple «chasseur de nazis» Serge et Béate Klarsfeld agrémenté d’un commentaire stipulant «Voilà ce qui arrive lorsqu’on ne finit pas le boulot !».

Le chef d’inculpation visant le président d'Egalité et Réconciliation était apologie de crime contre l’humanité. La ligne de défense de l'accusé a consisté pour l'essentiel a affirmé que la publication n'étant pas «publique» mais réservée aux «amis Facebook» de l’intéressé – et donc étant prononcé dans un cadre privé - cela ne constituait pas une violation de la législation. 

Le procureur a requis une peine de trois mois de prison avec sursis, le verdict sera prononcé le 14 juin prochain. Serge Klarsfeld s’est dit satisfait «de voir la puissance publique réclamer une peine, avec sursis, mais qui correspond véritablement au délit qui est reproché à Alain Soral».

Pour l’avocat du prévenu, Damien Viguier, ces réquisitions visent à «faire taire Alain Soral sous la menace de l’emprisonnement ; on ne veut plus qu’il parle». Il a aussi affirmé que les «demandes des parties civiles frisent l’extravagance», les estimant aux alentours de 70 000 €.

La salle d’audience était pleine à craquer de personnes venues assister au procès. Parmi elles, Paule, membre de l’association des Fils et Filles de Déportés juifs de France. «Comment aujourd’hui peut-on tolérer que quelqu’un puisse dire que ce qu’a fait Hitler n’est pas assez et qu’il aurait dû finir ?» s’est-elle interrogée. Elle estime qu’Alain Soral «devrait changer de cheval de bataille», arguant que «ceux qui tolèrent l’antisémitisme aujourd’hui ouvre la voie dorée à l’islamophobie».

A l’extérieur du tribunal, devant la 17ème chambre, l’ambiance était très tendue. Une vingtaine de membres de la Ligue de Défense Juive avait fait le déplacement, dans l’espoir de pouvoir se confronter au polémiste, mais n’ont trouvé que des membres d’Egalité et Réconciliation, venus filmer l’évènement. «Alain Soral n'était pas présent lors de son procès aujourd'hui... Dommage» ont-ils écrit sur leur Twitter. Au moment de la fin de l’audience, la situation s’est envenimée entre les deux parties, qui en sont presque venues aux mains, avant que les gendarmes ne s’interposent et ne pacifient la situation.