France

Toulouse : des taxis bloquent la ville pour protester contre les VTC

Des centaines de taxis venus de toute la France et d'Europe bloquent la ville rose. Ils dénoncent la concurrence des VTC alors que, ce lundi, le ministre des Transports réunit les représentants des frères ennemis à Paris.

Toulouse va vivre une grosse journée de blocus. Des centaines de taxis ont entrepris, lundi dès l'aube, de bloquer la ville pour dénoncer la concurrence des VTC (Véhicule avec chauffeur) et des plateformes numériques. «Nous souhaitons que ce mouvement soit historique. C’est une première manifestation uniquement en province», a indiqué à l'AFP Stéphane Abeilhou, le porte-parole de l’Association de défense des taxis toulousains qui attend plus d'un millier de leurs collègues venus de toute la France et même d’Europe, notamment d’Espagne et de Belgique.

Si ces taxis ont fait de Toulouse la base arrière de la contestation, c'est qu'ils ne se reconnaissent plus dans les grandes organisations qui, à Paris, «semblent avoir accepté la concurrence des VTC». De fait, le mouvement toulousain coïncide avec une réunion, à Paris, du ministre des Transports Alain Vidalies qui réunit les chauffeurs VTC et taxis.

Peu après 5h30, les taxis bloquaient tous les dépôts de bus et de tramway alors que des voitures se rendaient aux abords de l’aéroport de Toulouse-Blagnac et d’Airbus. Le mouvement devrait aussi concerner le périphérique toulousain où des opérations escargot sont prévues, indique la préfecture.

Le préavis de grève déposé pour ce lundi 4 avril par l’association de défense des taxis toulousains précise que le mouvement est «illimité». «Si dans la soirée, nous n’obtenons pas satisfaction, nous reviendrons mardi», a prévenu le porte-parole. Et de rappeler les exigences du mouvement : la fin du statut de VTC, l’usage exclusif de la géolocalisation par les taxis, le retour à la TVA à 5,5% et la défiscalisation de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers).

En janvier dernier, après trois jours de manifestations des taxis, le Premier ministre, Manuel Valls avait pris des engagements auprès de 17 organisations représentatives des taxis. Parmi eux, l'instauration d'une politique de contrôle renforcé des VTC pilotée par les préfets ou encore l'obligation pour les plateformes de réservation VTC de vérifier que leurs chauffeurs ne sont pas enregistrés sous le statut de Loti (prévu pour le transport collectif de 2 à 10 personnes).

Au début du mois de mars, Stéphane Abeilhou avait demandé au Préfet de Haute-Garonne de prendre un arrêté d'interdiction du service UberPop «comme l'a fait son homologue de Gironde».