Le 20 mars dernier, les ministères de tutelle de Radio France, celui de l’économie et celui de la culture, ont commandé à l’Inspection générale des finances (IGF) un rapport sur la gestion de la radio publique depuis l’arrivée de son président Mathieu Gallet. L’hebdomadaire satirique Le Canard Enchainé avait alors publié plusieurs semaines de suite des articles mettant en cause des dépenses farfelues de la part du président de Radio France.
«Aucune des dépenses examinées, du président ou d’un membre du Comex [comité exécutif de Radio France], ne présente de caractère anormal ou disproportionné par leur nature ou leur montant». C’est la conclusion rendue par le rapport des trois inspecteurs de l’IGF, qui ont épluché les comptes des sept membres du comité exécutif de la radio publique.
Ainsi, sur les 104.000 euros dépensés pour la rénovation du bureau de la présidence, les 69.000 euros déboursés pour les boiseries en palissandre de Rio avaient «un caractère patrimonial et étaient liés à des décisions sur lesquelles le président actuel n’a pu exercer d’influence, car antérieures à son arrivée».
Le contrat de communication conclu en juin 2014 «n’est inhabituel (…) ni par son contenu, ni par ses modalités de passation», juge le rapport.
En ce qui concerne le véhicule de service de Mathieu Gallet, l’IGF affirme que «le changement (…) avait été prévu dès le mois de mai 2013 [avant sa prise de fonctions] et s’est s’inscrit dans le cadre des règles de l’entreprise, que ce soit pour les critères d’obsolescence de la précédente C6 (53 mois et 121 383 km), ou pour le choix du modèle de l’actuelle 508».
Les révélations du Canard Enchainé sur le soi-disant train de vie du président avaient été l’étincelle qui a mis le feu à la Maison Ronde. S’en est suivie une grève de 28 jours, un record pour l’institution. Les ondes publiques ont repris leur fonctionnement normal quelques jours après la nomination d’un médiateur, Dominique-Jean Chertier.
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Mais Radio France n’est pas sortie d’affaire pour autant. Le prochain contrat d’objectifs et de moyens (COM), qui donne une feuille de route financière pour les quatre années à venir, doit être discuté entre l’Etat et la direction avant l’été.
Le groupe compte 2 millions d’euros de perte pour 2014 et en comptera 21 millions en 2015 si rien ne change. En plus d’un plan de départs de 300 équivalents temps plein, le programme que Mathieu Gallet doit maintenant mettre en œuvre prévoit une rationalisation des frais de diffusion ainsi qu’un redimensionnement des orchestres.