France

Jean-Marc Ayrault dénonce le nouveau modèle d’enseignement des langues étrangères

Selon l'ancien Premier ministre, la quasi suppression des classes bilangues prévue entre autres par la réforme de Najat Vallaud-Belkacem entrainera la dégradation de l’enseignement de l’allemand.

Dans une lettre publique au ministère de l’Education révélée par Les Echos, Jean-Marc Ayrault, ex-professeur d’allemand, a exprimé son inquiétude pour l'enseignement de la langue allemande mise en danger par «certaines mesures» de la réforme des collèges.

Un des dispositifs de la réforme proposée par la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem prévoit l’avancement d’un an de la seconde langue vivante, c’est-à-dire dès la cinquième, alors que la première langue vivante se fera dès le CP. Seront concernées dans les classes bilangues les langues autre que l’anglais en vue d’assurer «la continuité de l'apprentissage d'une langue vivante à l'école élémentaire», ce qui entrainera, selon Ayrault, «la disparition de nombreuses classes bilangues où l'allemand était enseigné uniquement à partir de la 6e», disposition qui a permis à l'allemand de rester «la 3ème langue vivante enseignée en France».

Les autres modifications prévues par la réforme sont également contestées par les syndicats. Le SNES-FSU a annoncé sur Twitter qu’il appelait à côté d’autres syndicats à une grève contre la réforme du collège le 19 mai.

La réforme en question présentée par Najat Vallaud-Belkacem en fin de semaine dernière vise à assurer un accès égal à l'éducation à toute classe d'âge. Elle s’appliquerait dès la rentrée scolaire 2016 et prévoit notamment la hausse de l’autonomie des collèges qui pourront décider de 20 % de leur emploi du temps, des heures qui seront réservées pour le travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé pour tous les élèves et de nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), qui assureront 4 000 créations de postes selon la ministre de l’Education.

A côté des changements dans le domaines de l’enseignement des langues étrangères, le document propose le renforcement de l’accompagnement personnalisé, la création d’un «livret scolaire unique numérique» et d’autres modifications mineures.