France

S’exprimant sur le terrorisme à Québec, Marine Le Pen a qualifié les Canadiens de «faux humanistes»

La présidente du Front national (FN) Marine Le Pen a ironisé le 20 mars à Québec sur «les faux humanistes» au Canada, où le gouvernement a décidé d'abroger la loi sur la déchéance de nationalité, à contre-courant de la France.

«Il existe un danger très important» à vouloir garder des individus radicalisés aux idées djihadistes sur son sol et il n'y a que des «faux humanistes», au prétexte de «la générosité», pour penser le contraire, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

Sans nommer directement le Premier ministre libéral canadien Justin Trudeau, auquel revient l'initiative de la prochaine abrogation de la déchéance de nationalité canadienne au Canada, Marine Le Pen a défendu cette privation de nationalité pour les binationaux reconnus coupables de terrorisme.

La responsable du parti français s'est appuyée sur l'attaque d'octobre 2014 au Parlement d'Ottawa par un jeune privé de passeport pour recommander au Canada de laisser les jeunes radicalisés partir à l'étranger.

«Il ne faut pas les empêcher de partir en Syrie, mais les empêcher de revenir», a-t-elle déclaré à propos des jeunes souhaitant faire le djihad.

La présidente du FN a également défendu l'importance de la langue et de l'identité francophone en jugeant que l'afflux massif de réfugiés, qualifié de «désordre migratoire», représentait un risque avec le développement des «communautarismes».

A ce titre «le Québec n'est pas épargné», a-t-elle assuré en référence à l'accueil par le gouvernement canadien de plus de 26 000 réfugiés syriens entre décembre et fin février. Le gouvernement canadien a d'ailleurs prévu d'en accueillir autant avant la fin de cette année.

De son côté, le Premier ministre Justin Trudeau a rappelé le 20 mars, à l'occasion de la «journée internationale de la Francophonie», que l'usage du bilinguisme permettait au Canada «de devenir une société dans laquelle des personnes de cultures, d’origines et de religions différentes se sentent chez elles».