Alors que 88% des Français estiment probable, voire certain, la possibilité d'un nouvel attentat important sur le territoire national dans les mois à venir, il s'agirait alors pour la population de la «goutte d'eau susceptible de faire déborder le vase», après celui du Bataclan, analyse le directeur du département opinion publique à l’IFOP, Jérôme Fourquet.
Sur les 70% de Français prêts à remettre en cause leurs valeur et leur mode de fonctionnement, on trouve 55% de sympathisants de gauche, 84% des sympathisants républicains et 88% de ceux Front national. Cette volonté relève d'une inquiétude manifeste face à la menace d'une troisième vague d'attentats en France après celles de janvier et de novembre 2015. Elle s'explique, selon Jérôme Fourquet, par les alertes répétées lancées par le gouvernement à ce sujet, par le nombre de personnes radicalisées, ainsi que par la «très grande porosité des frontières européennes» qui «contribue à ce climat et à la réception du message par la population».
Un risque majeur pour les libertés
Le directeur du département opinion publique à l’IFOP rappelle que quelques jours après les attentats de novembre 2015, trois-quarts de la population étaient déjà favorables à ce que les gens concernés par les fiches S soient internés préventivement. Cela montre un risque majeur pour les libertés car les présomptions qui visent «ces gens-là existent mais ne sont pas suffisantes», explique-t-il. Ce sondage a été effectué auprès d'un panel représentatif de près de 1 000 Français.
Preuve que le risque d'attentats est bien réel : le 11 mars, deux adolescentes mineures soupçonnées de vouloir commettre un attentat contre une salle de spectacle à Paris ont été déférées devant un juge d'instruction.