France

Les deux lycéennes radicalisées sont rentrées dans leurs familles

Israé, 15 ans, lycéenne «radicalisée» de Haute-Savoie, soupçonnée de vouloir rejoindre les rangs du groupe État islamique en Syrie, est rentrée à son tour dimanche soir dans sa famille, quelques heures après son amie Louisa.

«Je vous confirme qu'elle est rentrée ce soir», a indiqué à l'AFP le parquet d'Annecy, confirmant une information du Parisien. La magistrate n'a toutefois donné aucune précision.

Louisa, 16 ans, sa camarade de fugue, avait déjà regagné le domicile familial dimanche vers 16H00 après avoir entendu l'appel éploré de sa mère à la télévision la suppliant de rentrer. L'adolescente, apparemment en bonne santé, a été entendue dimanche soir par les enquêteurs, mais rien n'a filtré sur son périple.

Elle aurait renoncé à son projet de départ vers la Syrie après avoir vu sa mère à la télévision. Elle est actuellement interrogée par les autorités.

La disparition des deux adolescentes avait été signalée vendredi 4 mars à la gendarmerie. Le parquet d'Annecy les soupçonnait "d'être parties ou de vouloir partir en Syrie" et évoquait leur "projet de prendre un train pour Paris depuis Chambéry".

Les deux jeunes filles mineures avaient été vues pour la dernière fois alors qu'elles quittaient leur lycée à Seynod, près d’Annecy. Les enquêteurs affirment qu’elles avaient l’intention de prendre un train pour Paris. La police a été alertée dans la nuit de 4 au 5 mars alors que les adolescentes avaient déjà réussi à quitter la région Rhône-Alpes.

Israé avait déjà essayé de partir pour la Syrie, a confié sa mère au Parisien. «Il y a deux ans, j'avais déjà pu la récupérer et la sauver in extremis. Je l'ai rattrapée à la gare. Elle voulait partir en Syrie», a souligné sa mère, ajoutant que leur famille était musulmane, mais laïque.

Depuis l’échec de sa première tentative de fuite vers la Syrie, Israé figure sur la liste des personnes qui ont l’interdiction de quitter le territoire français. La même mesure a été prise à l’égard de son amie Louisa. Les descriptions des filles ont été mises en circulation et les autorités demandent à tout témoin qui les auraient vues de contacter la police.

Le nombre de Françaises qui rejoignent Daesh en Irak et Syrie augmente. Jusqu’à récemment, la majorité de ressortissants français qui partaient pour la Syrie étaient des hommes. Mais selon un rapport confidentiel du renseignement, 35% des citoyens français qui vont en Syrie et en Irak pour rejoindre Daesh sont des femmes alors qu’elles n’étaient que 10% à rejoindre les terroristes en 2013.