France

Les députés PS incités à financer une association anti-FN

Près de 201 députés du Parti socialiste ont financé, à l'appel de leur président de groupe à l'Assemblée nationale, la Ligue de l'enseignement. Cette association a milité contre le Front national aux dernières élections régionales.

Bruno Le Roux, le président du groupe, a proposé aux députés socialistes «d'abonder un fonds géré par la Ligue de l'enseignement» et «qui sera destiné au soutien du tissu associatif dans les communes administrées par le Front national», dans un courrier datant du 23 septembre 2014, publié sur le site de francetvinfo.fr.

La Ligue de l'enseignement est un mouvement laïque qui a fait campagne en 2015 contre une poussée du Front national aux élections. «Une victoire du FN, renvoyant aux années les plus sombres de l’histoire de notre pays, aurait des conséquences dramatiques pour la France et ses habitants. C’est aussi l’étranglement programmé des associations et le reniement total des valeurs de la République : une laïcité instrumentalisée, une fraternité inexistante, des libertés menacées, une égalité des droits mise à mal», pouvait-on lire dans un de ses communiqués diffusé au moment des élections régionales, début décembre 2015.

Près de 268 300 euros de la part des députés socialistes

Cette association a pu récolter près de 268 300 euros de la part des députés socialistes. «Près de cinquante» ont néanmoins fait part de leur étonnement. Sur les 275 élus socialistes à l'Assemblée nationale, 201 ont versé une contribution à hauteur de 1 000 euros, parfois plus.

La Ligue de l'enseignement est une association «d'intérêt public, qui travaille sur l'éducation populaire, la laïcité, et lutte contre l'extrémisme». Grâce à ces fonds récoltés, elle a indiqué avoir mis en place «des outils d'information», des «expositions», des «kits pédagogiques pour inciter les jeunes à s'engager dans le tissu associatif, et promouvoir les valeurs de la République», selon les mots d'Hélène Grimbelle, secrétaire nationale de la Ligue de l'enseignement.

Le groupe socialiste s'est justifié d'avoir voulu aider le mouvement, en difficulté financière, «du fait de l'alternance dans plusieurs municipalités FN, qui ont coupé les subventions pour des raisons politiques et ségrégationnistes».

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