«Etat français assassin», «FLN ! FLN !», ont scandé les quelques 200 manifestants regroupés le 16 février devant la sous-préfecture de Haute-Corse avant qu’une cinquantaine de personnes, le visage dissimulé, ne jette des cocktails Molotov en direction des forces de l'ordre et que celles-ci ne répliquent par des jets de grenades lacrymogènes.
Dans les affrontements, qui ont duré près d’une heure et demie, une gendarme a été légèrement blessée et un protestataire interpellé. Au soir du 15 février, deux personnes avaient été interpellées suite à des débordements similaires, avant d’être relâchées le lendemain.
Ces tensions trouvent leur origine dans les heurts qui ont éclaté le 4 février à Reims entre supporters bastiais et policiers, après une rencontre de football. Huit supporters du club de Bastia doivent être jugés dans un mois pour leur participation présumée à ces incidents.
Une affaire qui vire au politique
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a réagi à cette vague d’incidents en affirmant dans un communiqué :
«Ces violences réitérées, perpétrées par une poignée d’individus […] sont une offense à la Corse et aux Corses, à leur profond attachement à la République et au respect de ses lois.»
Au cours des échauffourées, un étudiant corse de 22 ans a été gravement blessé à l’œil, par un tir de flashball selon ses proches ; en tombant selon les policiers. Le président de la collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, a ouvertement mis en doute cette dernière «version officielle» de l'affaire, réclamant «une enquête impartiale pour savoir comment les choses se sont passées».
Le nationaliste a été reçu le 16 février, à Paris, aux côtés du président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, et d'autres élus de l'île, par le ministre des Collectivités territoriales Jean-Michel Baylet. Les responsables corses ont tous deux appelé au calme.