France

Grève chez Radio France : la plus longue de son histoire

Radio France entre dans son 19ème jour de grève, la plus longue de son histoire, et une semaine décisive s’annonce, un CCE extraordinaire se tenant mercredi. Les syndicats rejetant par avance tout plan de départ, le conflit pourrait encore se durcir.

Ce matin, la ministre de la Culture Fleur Pellerin était l’invitée de la matinale de France Inter, diffusée malgré la grève. Elle a confirmé le refus d’augmentation de la dotation publique de  estimant qu’«on peut penser une radio publique ambitieuse» mais «plus économe des deniers publics».

Elle a ajouté qu’«on demande des efforts à tout le monde» et demandé «un grand chantier de modernisation sociale» à Radio France. Vendredi elle avait estimé un plan de départs «sans doute nécessaire» mais dit ce matin que «l'emploi ne peut pas être la seule variable d'ajustement».

Jugeant Mathieu Gallet «discrédité» par les affaires révélées par le Canard Enchainé, ne le voyant pas en personne lors des négociations, une assemblée du personnel a voté une motion de défiance contre lui. C’est à ce moment également que le personnel a voté la poursuite de la grève jusqu'à mardi matin, ce qui en fait la plus longue de  du groupe Radio France. Les syndicats réclament au gouvernement un médiateur, sans réponse pour le moment. Fleur Pellerin considérait vendredi que le dirigeant avait «toutes les cartes en mains» pour régler le conflit.

Mercredi aura lieu le Conseil central extraordinaire de Radio France où Mathieu Gallet exposera son plan stratégique. Les syndicats ont d’ores et déjà rejeté le plan de départ de «200 à 300 personnes» prévu par la direction.

Le président de la Société des journalistes de Radio France Ludovic Piedtenu a déclaré à la presse qu’un tel plan serait «absurde» car il ne viserait pas les postes «non productifs et qui coûtent cher», et qu’en plus il «coûterait à l’Etat une vingtaine de millions d’euros».

C’est pourquoi la grève pourrait bien se poursuivre au moins jusqu’en fin de semaine, selon plusieurs syndicalistes. «Avec le plan de départs, je ne vois pas comment éviter le durcissement», juge l’un d’entre eux.

Fragilisé, le dirigeant de 38 ans, a dit jeudi qu'il irait «jusqu'au bout», rappelant qu'il ne pouvait être démis que par le CSA qui l'a nommé il y a un peu plus d'un an.