France

La Cour des Comptes souligne l'échec total du contrat de génération institué par François Hollande

Trop complexe, flou, impact négligeable sur le chômage... dans son rapport, la Cour des comptes souligne l'échec total du contrat de génération du président, pourtant censé apporter une solution aux problèmes de l'emploi des jeunes et des séniors.

C'était la mesure phare de sa campagne pour résoudre le chômage des jeunes et des seniors, c'est devenu le flop de son mandat : François Hollande promettait 500 000 contrats de génération signés d’ici à 2017, or, en juillet 2015, seuls 40 300 d'entre eux étaient validés et 9 000 autres étaient en attente de validation. 

Dans son rapport annuel, rendu public le 10 février, la Cour des comptes décortique les raisons d’un échec, selon elle prévisible : «les deux tiers des jeunes en ayant bénéficié étaient déjà présent dans les entreprises concernées, si bien que son effet sur le chômage apparaît quasiment négligeable», souligne-t-elle.

Peu efficaces auprès de la population qu'ils étaient censés aider, ces contrats n'ont pas non plus séduit les employeurs, la Cour des Comptes décrivant un dispositif «peu lisible et complexe à mettre en œuvre» pour le patronat. 

Selon Les Echos, le rapport souligne également la dimension mal calibrée du système : l’exclusion du dispositif des entreprises appartenant à un groupe de plus de 300 salariés en a privé, par exemple, les petits commerces (type supérettes), «où le contrat de génération aurait pourtant été adapté». 

Les nombreux assouplissements apportés début 2014 pour tenter de relancer le dispositif n’y ont rien changé : la Cour des Comptes n’a noté aucune accélération des signatures. «L’élaboration d’un seul instrument pour répondre à trois problèmes distincts (le chômage des jeunes, des seniors et la transmission des compétences) a abouti à construire un dispositif hybride, qui tient à la fois de l’obligation de négocier, d’un régime de pénalités et d’un système d’aide : il n’est pas surprenant [...] qu’il ait été considéré comme complexe et peu lisible par les entreprises», conclut-elle.

Elle préconise ainsi son abandon, ou, s’il est maintenu, sa profonde révision.