France

Dieudonné demande un million d'euros à Tours et Orléans pour avoir interdit son spectacle «Le Mur»

Le tribunal administratif d'Orléans a examiné jeudi les recours sur le fond de l'humoriste Dieudonné, contre les interdictions de son spectacle «Le Mur» par les villes d'Orléans et Tours en janvier 2014. Le tribunal rendra son jugement le 18 février.

Ni M. M'Bala M'Bala, alias Dieudonné, ni son avocat Jacques Verdier, n’étaient présents à l'audience pour défendre leur contestation de l'interdiction des spectacles programmés les 10 et 11 janvier 2014 dans les deux villes. Le tribunal administratif avait rejeté à l'époque le recours présenté en procédure d'urgence par Dieudonné et le dossier était examiné jeudi sur le fond.


Dans ses écritures adressées au tribunal, le polémiste réclame en dédommagement 20.000 euros à l'État et plus d'un million d'euros à chacune des deux villes dont les maires avaient promulgué des arrêtés municipaux interdisant les représentations.
Accessoirement, un Tourangeau, qui avait acheté deux places, et avait donc été privé de spectacle, contestait également ces mesures prises au lendemain de la publication d'une circulaire du ministre de l'Intérieur de l’époque, Manuel Valls, dénonçant le caractère antisémite des propos tenus par Dieudonné dans son spectacle.

En raison «des propos antisémites» proférés par Dieudonné au cours des représentations antérieures, «il existait un risque sérieux que ces mêmes propos soient repris à Tours et Orléans», a estimé la magistrate, Paule Loisy, concluant que «les deux maires ont pu estimer qu’il existait un risque sérieux et grave d’une atteinte à la dignité de la personne humaine».


L'humoriste controversé a également saisi le tribunal administratif de Nantes où son spectacle avait aussi été interdit en janvier 2014. Pour Me Verdier, l'un des avocats de Dieudonné, les arrêtés des maires de ces trois villes étaient illégaux, dans la mesure où ils constituaient une violation du principe de la liberté d’expression».


En janvier 2014, «Le Mur» avait été interdit par des arrêtés pris par Jean Germain (PS), alors maire de Tours, puis par le maire UMP d'Orléans, Serge Grouard. A Nantes, c'est le préfet qui s'était substitué au maire pour interdire le spectacle, juste après la diffusion par M. Valls d'une circulaire ouvrant la voie à l'interdiction des spectacles de Dieudonné au nom du respect de l'ordre public et de la dignité humaine.