Les syndicats de médecins généralistes appellent à une journée «santé morte» pour protester contre le projet de loi de la santé défendu par la ministre de la santé Marisol Touraine soumis à l'examen l’Assemblée nationale le 31 mars.
Selon un sondage OpinionWay, 95 % des médecins généralistes sont hostiles à la généralisation du tiers payant prévue pour 2017, de peur d’avoir à faire face à la multiplication des interlocuteurs pour se faire rembourser. Les patients n’avançant plus les frais de santé, les professionnels de la santé devront eux même faire les démarches auprès de la Caisse d’assurance maladie, mais surtout face aux complémentaires santé, dont le nombre dépasse 400 en France. Ainsi, c’est la multiplication des interlocuteurs, et donc les possibles retards de paiement, difficultés et lourdeurs administratives qui effraient les blouses blanches.
Les lumières ont été braquées sur la généralisation du tiers payant, mais la loi santé traite également de la prévention de l’alcoolisme chez les jeunes, de la lutte anti-tabac, la suppression du délai de sept jours de réflexion imposé aux femmes souhaitant procéder à une interruption volontaire de grossesse (IVG), entre autres mesures de santé publique.
Au-delà du projet de loi qui oppose le gouvernement aux médecins, le malaise de la profession est plus profond comme le souligne ce haut fonctionnaire : «l'exercice de la médecine est plus compliqué qu'avant, les patients sont moins respectueux, les pathologies plus compliquées, l'environnement plus complexe». Les généralistes dénoncent également une désaffection pour le métier, pointant du doigt des horaires à rallonge et une rémunération peu attractive.
Un conflit autour du tarif des consultations est aussi d’actualité. Les syndicats des médecins généralistes veulent en effet aligner leur tarif sur celui des médecins spécialistes à 25 euros.
Les médecins étaient descendus dans la rue à la veille des fêtes de Noël 2014 suite à l’annonce du projet de loi par Marisol Touraine à la mi-octobre. Devant la levée de bouclier des professionnels de santé, la ministre avait reporté l’examen du texte au printemps.