«Pour la première fois depuis un demi-siècle un gouvernement a demandé que soit requis des peines de prison ferme contre des syndicalistes pour avoir participer (sic) avec les salariés à des actions en vue d’empêcher la fermeture de leur usine», débute le texte revendicatif, publié sur le site de pétitions Change.org.
Mardi 12 janvier, huit anciens employés de Goodyear ont été condamné pour une action de séquestration de deux de leurs cadres, menée il y a deux ans. Cette sentence avait révolté des personnalités politiques telles que Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de Gauche, ou encore Pierre Laurent, Secrétaire national du Parti communiste français.
Dans la foulée, une pétition du syndicat CGT d'Amiens Nord a exigé la relaxe des condamnés, atteignant son objectif 75 000 signatures. Celle-ci accuse «Hollande, Valls et Macron» de mener une «répression sans précédent» à l’encontre des syndicalistes.
Un texte publié par le syndicat dans le quotidien de gauche L’Humanité explique le sens de la revendication : «Cette condamnation s'inscrit dans un mouvement de criminalisation de l'action syndicale, qui s'accentue jour après jour. La répression syndicale est une stratégie qui va bien au-delà des rangs du patronat, puisque le procureur de la République a décidé de poursuivre les militants de Goodyear, alors même que l'entreprise avait abandonné toutes les plaintes».
En janvier 2014, huit salariés de l’usine Goodyear d’Amiens Nord avaient séquestré deux de leurs cadres dirigeants durant une trentaine d’heures. L’action avait eu lieu dans le cadre de l’occupation de l’usine afin de revendiquer un meilleur plan social quant à la fermeture du site, qui devait entraîner près de 1 200 suppressions d’emplois.
Ce mardi 12 janvier, ils ont été condamnés chacun à neuf mois de prison ferme.