France

Des résidents de Calais s'opposent aux bulldozers et à l'ultimatum des forces de l'ordre

Des résidents de la «Jungle» de Calais ont indiqué vouloir résister pacifiquement à la destruction de leur campement de fortune alors que la police a donné à un tiers d'entre eux jusqu'à jeudi pour quitter les lieux.

«Nous, le peuple uni de la Jungle de Calais déclinons respectueusement la demande du gouvernement français de vouloir diminuer la taille du camp. Nous avons décidé de rester où nous sommes et nous résisterons pacifiquement aux plans du gouvernement de détruire nos maisons», ont déclaré, à l'issue d'une réunion ce lundi, des représentants des différents groupes ethniques représentés dans ce camp qui accueillerait près de 6 000 personnes, selon le Guardian.

Lundi, les 150 premiers migrants devaient intégrer le Centre d’accueil provisoire (CAP) composé de 125 conteneurs de 14m2, tous équipés de 12 lits superposés, de sèche serviettes pour le chauffage, de prises électriques et de berceaux pour ceux devant abriter des nouveau-nés.

Trois «conteneurs de convivialité» ont également été installés pour permettre au migrants de se retrouver dans la journée.

Plusieurs organisations humanitaires ont critiqué ce nouveau camp qui ressemble à un «camp de détention» entouré de très haute barrière.

«Ils déjà été déplacés et c'est très important psychologiquement qu'ils aient leur propre espace. Donc aller vivre dans des containers de 12 à 14 personnes est très préoccupant pour eux», a déclaré le coordinateur de l'organisation britannique Help Refugees, Nico Stevens.

« Aujourd’hui, la France est capable de proposer à chaque migrant de Calais une solution digne », avec des hébergements sur place ou dans l’un des 78 centres d’accueil et d’orientation (CAO) en France, a indiqué lundi la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, lors d’un déplacement de ce camp de Calais.

Alors que ce nouveau camp de containers, baptisé centre d’accueil de jour Jules-Ferry, doit accueillir à terme près de 1 500 migrants, Médecins Sans Frontières (MSF) a alerté sur les conditions de vie déplorable du camp de Grand-Synthe où vivent également 3 000 réfugiés dans des conditions déplorable notamment depuis les fortes pluies du week-end dernier.