La légende du 7ème art Brigitte Bardot s’est éteinte à 91 ans, laissant derrière elle un héritage mêlant glamour cinématographique et engagement animalier passionné. Les tributes se multiplient et quelques voix dénoncent ses convictions politiques marquées à droite.
Brigitte Bardot, révélée au monde en 1956 avec « Et Dieu… créa la femme » de Roger Vadim, a incarné la beauté française dans les années 1960 et 1970. Star planétaire, elle a tourné avec des géants comme Jean-Luc Godard dans « Le Mépris » ou Louis Malle dans « Viva Maria ! ». En 1973, elle abandonne le cinéma pour se consacrer à la cause animale, fondant en 1986 la Fondation Brigitte-Bardot. Son combat contre la chasse aux phoques, aux côtés de figures comme Franz Weber en Suisse, ou pour la protection des loups, a fait d’elle une pionnière.
Hommages et controverses
Les hommages pleuvent : le Festival de Cannes la salue comme un « mythe », Claude Lelouch la compare à la France elle-même, citant de Gaulle : « La France, c’est moi et Brigitte Bardot. »
Pierre Arditi loue son talent d’actrice au-delà de son image de sex-symbol. La municipalité de Saint-Tropez, où elle a fait rayonner la ville, assure qu’elle « continuera d’habiter l’âme de notre cité ». En Suisse, la RTS modifie ses programmes pour diffuser des documentaires et films en son honneur, comme « Brigitte Bardot, le serment fait aux animaux ».
De nombreuses personnalités politiques ont salué sa mémoire, à l’image du président Macron — pourtant largement critiqué par l’icône — dans un message lyrique publié sur le réseau social X : « Nous pleurons une légende du siècle. »
Marine Le Pen, dont le père était proche de l’actrice, a également réagi sur X : « Elle était incroyablement française : libre, indomptable, entière. Elle va énormément nous manquer. »
Cependant, des critiques ont émergé. Certains médias, comme Franceinfo, ont rappelé ses propos jugés « homophobes » et « islamophobes », ainsi que sa proximité avec la droite, notamment son soutien à Marine Le Pen.
Pierre Sautarel, du site de revue de presse Fdesouche, s’indigne ainsi du traitement de la mort de l’artiste par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) : « Qui fixe la ligne éditoriale de l’Institut national de l’audiovisuel ? Voir un organisme officiel s’en prendre à Brigitte Bardot trois heures après sa mort est proprement hallucinant. C’est un scandale. »
Engagée dans la défense des animaux et fervente patriote, l’actrice aura reçu des critiques d’une partie de la gauche, mais aura plus largement été saluée par les Français, et remerciée pour son engagement par l’association PETA, qui la qualifie d’« ange pour les animaux ».
Bardot, qui avait refusé la Légion d’honneur au nom de son combat pour les animaux, sera enterrée dans son jardin de La Madrague, près de ses compagnons à quatre pattes.