« Je me déplacerai dans les locaux de France Télévisions pour les exiger, peut-être aussi dans les locaux de l'Arcom. » Lors d’une interview sur Sud Radio, le député de l'Union des droites pour la République (UDR) Charles Alloncle, rapporteur de la commission d'enquête sur l'audiovisuel public, a fait part de son agacement face au refus de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, de lui transmettre certains documents.
« J'ai le droit de demander toutes les pièces qui concernent l'Arcom, France Télévisions, Radio France, le périmètre de cette commission d'enquête. Elle est tenue de me les produire. Et si je n'ai pas ces pièces, si certaines manquent, je ne me priverais pas d'exécuter ce pouvoir de contrôle sur place », a déclaré cet élu de l’Hérault.
Europe 1 rapporte avoir contacté le groupe audiovisuel public, qui lui aurait répondu n’avoir transmis que des documents considérés comme étant de services et non personnels. « Une interprétation ambiguë », peut-on lire, « car il est notamment question d'un mail envoyé par un cadre de France Télévisions au président de la Cour des comptes pour retarder la publication d'un rapport accablant avant la réélection de Delphine Ernotte ».
« France Télévisions entretient, à cette heure, une opacité totale », accusait le 24 décembre sur Europe 1 le journaliste Éric Morillot, qui avait interviewé le député ciottiste sur Sud Radio.
Une commission dans le collimateur de plusieurs médias de gauche
Cette commission d’enquête parlementaire « sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public » a été créée fin octobre, quelques semaines après le scandale provoqué par la diffusion d’extraits vidéo d’une rencontre entre deux journalistes du service public, Thomas Legrand et Patrick Cohen, avec des cadres du Parti socialiste.
« On fait ce qu’il faut pour Dati », avait notamment déclaré Thomas Legrand lors de cette rencontre, en référence à l’actuelle maire du VIIe arrondissement de la capitale française et ministre de la Culture, qui brigue la mairie de Paris en 2026.
De son côté, le président de la commission d’enquête, le député Horizons du Calvados Jérémie Patrier-Leitus, a annoncé au quotidien Le Monde qu’il suspendait les convocations, au moins jusqu’au 6 janvier, afin de « retrouver de l’apaisement » alors que nombre de médias marqués à gauche pointent du doigt une commission « à charge » ainsi que le « ton » de « procureur » de son rapporteur. D'autres, depuis l'étranger, y voient les stigmates de la « guerre médiatique française ».