2025 aura marqué une chute significative de la fréquentation cinématographique, une année morose pour l’industrie, avec un recul de 14 % par rapport à l’année précédente, malgré des films phares comme Avatar 3. Les experts pointent du doigt le manque de productions captivantes et l’évolution des habitudes du public dans un contexte de crise du cinéma français.
Alors que les six premiers mois de l’année étaient déjà inquiétants, 2025 s’achève sur un bilan alarmant pour le cinéma français, avec une fréquentation estimée entre 155 et 158 millions d’entrées, soit une baisse de 14 % comparée aux 182 millions de 2024. Éric Marti, directeur de Comscore Movies France, déclare : « On ne peut pas être satisfait, 2025 n’a pas été une bonne année. »
Les films les plus vus, tels que Avatar 3, Zootopie 2 et Lilo & Stitch, n’ont pas suffi à inverser la tendance, faute d’un engouement comparable à celui d’Un p’tit truc en plus ou Le Comte de Monte-Cristo l’an passé.
Des productions pas à la hauteur des attentes du public
Les premiers mois ont maintenu un rythme similaire à 2024, grâce à des succès comme The Brutalist, avec Adrien Brody. Mais de mai à octobre, la fréquentation a chuté drastiquement, affectée par un contexte géopolitique anxiogène et l’absence de films « dont tout le monde parle ».
Sylvain Bethenod, président de Vertigo, note que les jeunes ont plébiscité des productions comme Minecraft ou Demon Slayer, tandis que les sexagénaires ont déserté les salles, avec une chute de 20 %. Le cinéma français conserve une part de marché de 38 %, avec des succès comme Partir un jour de Cédric Klapisch.
Cependant, des comédies comme Les Tuche ou des flops wokistes et antichrétiens tels que Blanche Neige ou Papamobile ont déçu. Hollywood peine aussi, avec Captain America et Superman sous-performants en France.
Les professionnels du secteur, comme Éric Marti, défendent néanmoins la spécificité du cinéma par rapport aux plateformes, vantant « l’expérience » offerte par les salles obscures.
Malgré l’échec de grosses affiches, certains tirent leur épingle du jeu, à l’image des salles d’art et d’essai qui affichent une progression record, représentant près d’un tiers des entrées.
Par ailleurs, l’enquête du CNC révèle que 76,5 % des spectateurs vont au cinéma accompagnés, et 35,3 % participent à des animations. Pour 2026, des films comme Disclosure Day de Spielberg ou L’Odyssée de Nolan pourraient relancer l’attrait des salles.