La deuxième suspension de MaPrimeRénov’ faute de consensus sur le budget plombe la rénovation énergétique en France. Cette décision intervient alors qu'environ 80 000 dossiers étaient en cours d’instruction : aujourd’hui, ces demandes sont gelées, sans visibilité claire sur leur traitement futur.
Pour des milliers de propriétaires et de locataires, cela signifie attendre indéfiniment une aide promise pour entreprendre des travaux parfois urgents, alors que l’hiver s’installe.
Une politique énergétique remise en question
L’incertitude budgétaire se traduit concrètement par des chantiers retardés ou annulés. Isolation, remplacement de chaudières vétustes, amélioration de la performance énergétique : autant de travaux essentiels non réalisés, faute de financement assuré.
Pour des foyers aux revenus modestes, l’impact financier est réel, voire critique, surtout lorsque des besoins de confort ou de sécurité, comme des problèmes d’humidité ou une chaudière défectueuse, nécessitent une intervention rapide.
Cette situation révèle les limites d’un dispositif devenu un symbole de la politique énergétique, mais rendu fragile par des arbitrages budgétaires répétés. L’absence de consensus sur les moyens alloués bloque une file d’attente déjà longue et alimente la frustration des ménages qui avaient engagé des démarches parfois lourdes. Les professionnels du bâtiment, eux aussi, voient leur activité perturbée par ces incertitudes : devis obsolètes, reports de chantier, manque de visibilité.
Alors que l’hiver met à l’épreuve les logements les moins performants, l’attente forcée d’une aide dont la disponibilité est aujourd’hui incertaine accentue l’injustice ressentie par beaucoup. Sans cadre financier stable, le dispositif risque non seulement de perdre en efficacité, mais aussi de perdre la confiance des Français qui comptaient sur lui pour améliorer leur habitat.